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Dans les entreprises
Alstom-Belfort : Privé-public,tous ensemble contre les licenciements
Le 19 mai, la direction d'Alstom a annoncé une nouvelle vague de licenciements dont plus de 600 dans le secteur énergie de Belfort, c'est-à-dire la moitié des effectifs des établissements concernés.
Tout de suite après, le 23 mai, un premier débrayage avait eu lieu (cf. LO n° 1817). À la fin de ce rassemblement, rendez-vous avait été pris pour une demi-journée de grève le 5 juin avec l'idée de manifester avec la population belfortaine à l'intérieur de l'usine.
Ce jour-là, dès 6 h 30, des militants syndicaux étaient présents aux portes de l'usine pour empêcher les véhicules d'entrer et appeler les travailleurs à rester jusqu'à l'heure de la manifestation prévue à 9 h 30 à l'entrée de l'usine. Ce qui a été remarqué et apprécié, c'est la présence à la porte, dès 6 h 30, d'une cinquantaine de grévistes de l'Éducation nationale. Petit à petit, le groupe des grévistes Alstom grossissait pour atteindre rapidement quelques centaines. À 9 h 30, nous étions même plus d'un millier.
Entre-temps, les Belfortains et surtout les grévistes de tous les secteurs se rassemblaient devant la Maison du peuple pour rejoindre en manifestation l'Alstom. Grand moment d'émotion lorsque les deux rassemblements se sont réunis à la porte de l'usine aux cris de "Tous ensemble".
À près de 3000, la manifestation pénétra dans l'usine. Première halte devant l'atelier de la grosse chaudronnerie, aujourd'hui désert, après d'abord une externalisation, puis une fermeture totale avec plus de 100 licenciements secs. Ensuite, passage devant l'atelier où devrait s'installer à grand renfort de publicité, et surtout de subventions publiques, une entreprise d'éoliennes. Mais pour l'instant, c'est du vent puisque l'atelier est désert.
Au gré du circuit, les anciens qui avaient passé toute leur vie à travailler dans cette boîte étaient écoeurés de ce que cette usine était devenue. Dans le cortège, on comptait beaucoup de proches, des familles de ceux qui y travaillent encore. Plusieurs camarades licenciés lors du dernier plan avaient tenu à être présents.
Les objectifs de cette demi-journée de grève et de manifestations ont été atteints, nous étions nombreux à dire: "Non aux licenciements!"
Mais tout le monde sait bien que ce n'est pas une manifestation, si réussie soit-elle, qui suffira à faire reculer la direction qui annonçait, le lendemain même, 445 licenciements supplémentaires dont 300 à Belfort dans le secteur ferroviaire. Mais elle peut être une étape dans la lutte pour interdire, enfin, ces scandaleux licenciements alors que les groupes financiers actionnaires d'Alstom, présents et passés, ont engrangé de plantureux profits.