Dans le métro parisien, le travail a repris normalement après la grande manifestation du dimanche 25 mai. D'ailleurs les syndicats n'avaient pas déposé de préavis de grève pour le lundi 26, sauf dans les autobus. Lors de la manifestation de ce dimanche, le cortège RATP a regroupé de nombreux manifestants dont beaucoup de banderoles réclamaient le retrait du plan Fillon-Raffarin.

En ce début de semaine, les discussions dans les terminus portaient surtout sur la nouvelle lettre envoyée à tous les agents par la PDG, Idrac, qui sur le fond n'apporte rien de bien nouveau. A la lire, nous ne serions pas concernés par la réforme des retraites, et donc nous aurions quelques années tranquilles devant nous. Autrement dit, elle nous promet une réforme d'ici quelques années... et peut-être même avant. Il était impossible de comprendre autrement le contenu de sa lettre, qui n'était pas fait pour nous rassurer.

Pour leur part, les syndicats ont été reçus par le cabinet du ministre des Transports, qui lui aussi s'est fendu d'une lettre pour "rassurer": le rapport démographique entre actifs et retraités restant stable ces prochaines années, pas de problème pour le montant des retraites.

Si bien peu d'agents ont été convaincus par ces courriers, des syndicats ont par contre fait semblant de croire à la sincérité de la direction et du gouvernement et ont retiré leurs préavis de grève prévus pour le 3 juin. C'est le cas de la CFTC, du syndicat autonome, affilié à l'UNSA et assez important au réseau ferré. La CFDT était déjà hors du coup. La CGT quant à elle maintient son préavis qui devrait être déposé sous forme reconductible.

La plupart des agents voient bien toutes les manoeuvres syndicales mais sont prêts à partir en grève, bien que beaucoup regrettent que la grève reconductible n'ait pas été encouragée par les syndicats dès le lendemain de la manifestation du 13 mai.

Alors, le fait que la grève s'inscrive dans un mouvement de protestation qui pourrait être fort large peut faire reculer le gouvernement. En tout cas, cette réforme est tellement grave pour l'avenir qu'il n'y a pas d'autre solution que de se battre pour son retrait.