Raffarin-Fillon contre les retraitées29/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1817.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Raffarin-Fillon contre les retraitées

Pour faire passer son projet contre les retraites, le gouvernement ose parler d'égalité public-privé, alors qu'il cherche à imposer une égalisation par le bas. Mais il ne dit mot sur une injustice, elle bien réelle, dont les femmes sont victimes: celle qui les frappe en matière de salaires et qui se retrouve dans le montant des pensions.

Selon les calculs, datant de 2001, d'une des antennes du ministère des Affaires sociales, les femmes touchent en moyenne pour leur retraite 848 euros par mois contre 1461 euros pour les hommes, soit 42% de moins. Hors bonification et réversion, les pensions diminuent encore. Elles tombent à 650euros par mois contre 1383euros pour les hommes, soit 53% de moins.

Quant aux femmes salariées, quand 40% des hommes doivent survivre avec une pension inférieure au Smic, c'est le cas de 80% des femmes. 10% d'entre elles touchent même une retraite inférieure à 151 euros, moins de mille francs!

Des situations aussi lamentables s'expliquent notamment par le fait que les femmes âgées entre 75 et 79 ans ne sont que 37% à bénéficier des effets d'une carrière entière quand les hommes le sont à 85%. Dans la tranche des 60-64 ans, les femmes sont moins de la moitié à bénéficier d'une carrière complète contre 80% des hommes. En conséquence de quoi, malgré un droit ouvert à la retraite à 60ans, une femme sur quatre part à la retraite à 65 ans pour essayer de disposer d'une retraite un peu moins mauvaise.

Et, dans l'état actuel des choses, du fait même que les effets de la réforme Balladur de 1993 ne prendront plein effet qu'en 2008, cet écart entre les hommes et les femmes devrait encore se creuser. L'élargissement de la période de référence des dix aux vingt-cinq meilleures années pèse plus lourd sur les femmes. De même que l'allongement à quarante annuités, puisque les femmes parviennent en moyenne à réunir rarement plus de trente-deux années de cotisation. Et tout cela ne s'arrangera pas si le nombre d'annuités nécessaires augmente encore, comme veut l'imposer le gouvernement.

Les mesures envisagées par le gouvernement ne pourraient qu'aggraver une situation déjà scandaleuse. C'est bien pourquoi toutes, et tous, ont intérêt à imposer que Raffarin-Fillon remballent leur projet.

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