La pub du gouvernement pour vendre sa camelote sur la retraite29/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1817.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La pub du gouvernement pour vendre sa camelote sur la retraite

Le gouvernement a fait paraître quatre placards publicitaires, aux frais des contribuables, pour tenter de convaincre qu'il ne visait, en proposant ses "réformes" sur les retraites, qu'à faire le bien autour de lui. Ce qui confirme au moins qu'il faut décidément se défier de la pub.

"Nous sauverons nos retraites en partageant nos efforts"; "Nous sauverons nos retraites en introduisant plus de justice"; "Nous sauverons nos retraites en donnant plus de liberté". Le premier mensonge est de laisser entendre que tout le monde est concerné, gouvernement, patronat et salariés. Les vers de mirliton de la conclusion, commune aux quatre encarts, suggèrent la même solidarité: "Retraites, avec un effort; Ensemble, on s'en sort." Or si nous sommes sur le bateau, la situation de ceux qui rament et de ceux qui s'y prélassent n'est pas la même.

Le premier mensonge de ces publicités est l'idée qu'il faudrait "sauver" les retraites parce qu'elles seraient en péril. C'est faux pour ce qui est de la situation actuelle, les caisses de retraites ne sont pas en déficit. Et elles le seraient encore moins dans l'avenir (dans 40ans, comme si on pouvait dire ce que sera la situation en 2040) si on finançait les retraites avec les richesses produites par l'augmentation de la productivité du travail.

"Aucun enseignant, sauf s'il le désire, ne travaillera au-delà de 65 ans." Là, ce n'est plus un mensonge, mais un aveu. La limite d'âge sera donc pour les fonctionnaires ordinaires fixée à 65 ans. C'est la confirmation des craintes des grévistes et des manifestants. On travaillera "un peu plus longtemps", explique avec désinvolture le gouvernement, comme si c'était peu de choses. Ce n'est banal que pour les ministres, les gros actionnaires et les capitalistes qui ne sont pas concernés, mais pas pour les salariés.

Une autre de ces publicités a pour thème "la justice". Drôle de justice quand on concède à ceux qui auront touché le Smic toute leur vie de toucher une retraite de 85% du Smic au lieu des 60% prévus dans une première mouture du projet. Leur retraite de misère, en supposant qu'elle ne s'amenuise pas avec le temps, restera toujours une retraite de misère.

Il y a sans doute un gros effort à faire pour "rétablir la vérité" sur la réforme des retraites, écrit dans un tract de propagande l'UMP (Union de la Majorité Présidentielle, disons plutôt Union des Menteurs Professionnels) qui relaye la campagne du gouvernement et qui développe les mêmes thèmes et les mêmes mensonges. Un très gros effort en effet, pour convaincre les grévistes et les manifestants qui font la démonstration qu'ils ne sont pas prêts à se laisser berner par les balivernes gouvernementales.

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