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- Lutte ouvrière n°1816
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SNCF Paris-gare du Nord
Mardi 13 mai, à la gare du Nord, il y avait 66% de grévistes sur la gare et même 90% sur la banlieue. Le lendemain, mercredi 14, les syndicats CGT et FO avaient déposé un préavis reconductible et appelaient à continuer. Dès la prise de service à 6h, beaucoup se joignaient à la grève. A l'assemblée générale inter-services, 250 personnes votaient à l'unanimité la reconduction de la grève.
Jeudi 15, encore 200 personnes étaient présentes à l'AG inter-services. Mais le responsable du secteur CGT énuméra les endroits où le travail aurait repris, reprenant les chiffres fantaisistes de la direction (3% de grévistes) et se contentait d'appeler au 25. Plusieurs militants CGT appelaient au contraire à continuer, ainsi que FO, et fixaient le cap du 19 mai. Chez les mécanos et les contrôleurs, la reprise du travail était décidée. Mais elle continuait sur la gare, à l'équipement ainsi qu'à Mitry où les mécanos étaient toujours en grève à 100%. Sur la gare l'après-midi, 40 grévistes faisaient fermer les guichets de vente les plus importants et convainquaient des collègues de les rejoindre dans la grève.
Vendredi 16, à l'AG des agents de la gare, la grève était revotée jusqu'au lundi. Les mécanos de Mitry décidaient eux de reprendre le lendemain. Lundi 19, l'AG de la gare décidait d'aller à la manifestation et de reprendre le travail le lendemain.
Si on compare avec 1995, il semble à tous que, si la direction de la CGT avait fait le choix d'appeler à reconduire dès le 13 mai et à étendre la grève, celle-ci aurait connu le même succès qu'en 1995. D'ailleurs, les pourcentages de grévistes et la participation aux assemblées, en particulier chez les sédentaires, étaient plus importants qu'en 1995.
Mais pour tous, rien n'est perdu. Aucun ne regrette ces sept jours de grève et nous sommes prêts à repartir dès que possible, jusqu'au retrait du plan Fillon.