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Leur société
Martinique et Guadeloupe : Un mécontentement grandissant!
Prés de 2000 manifestants se sont regroupés le mardi 13 mai sur la place de l'hôtel de ville de Pointe-à-Pitre, avant de défiler dans les rues de la ville. L'ensemble des syndicats avaient appelé au mouvement, sauf le syndicat nationaliste UGTG. Les enseignants étaient les plus nombreux mais on remarquait aussi des personnels IATOSS, des agents hospitaliers et, en nombre aussi, ceux de La Poste et des Télécoms. La manifestation fut dynamique. Elle fut centrée comme prévu contre le projet de réforme des retraites du gouvernement Raffarin et les conséquences de la décentralisation sur un certain nombre de travailleurs qui seront pénalisés.
Bon nombre de travailleurs qui n'ont pas participé à la manifestation ont quand même observé la grève. C'est ainsi qu'à France Télécom, il y avait près de 95% de grévistes. Quant aux établissements scolaires, ils étaient fermés dans leur grande majorité.
Lundi 19 mai, seule la FSU avait appelé à la grève dans les établissements scolaires. C'est donc une minorité d'enseignants, au nombre de 200, qui se sont regroupés devant le rectorat pour montrer leur détermination à combattre les projets Raffarin.
La FSU appelait à poursuivre la grève le mardi 20. Les désaccords se font jour entre les différents syndicats enseignants à l'approche des examens. Une tendance refuse de faire passer les examens, d'autres non.
Mais pour le 26 mai, c'est l'ensemble des syndicats (CTU, CFDT, CGTG, FAEN-SNCL, FSU, FO UNSA, STAA) qui appelle à une grande journée de grève et de mobilisation dans le public et le privé. Le préavis a été déposé pour une grève reconductible. Des discussions intersyndicales ont lieu. Il en est prévu en particulier avec le syndicat nationaliste, l'UGTG. Ce dernier, sans doute pour préserver sa spécificité de syndicat "guadeloupéen", semble aveuglé par son nationalisme en hésitant à appeler à la lutte en même temps que les syndicats de France.
Les travailleurs, surtout ceux du public et para-public, semblent décidés à se battre, même si pour le moment c'est un "noyau dur" qui maintient la flamme. Il y a cependant çà et là des signes de combativité, même dans le privé. On a vu des employés de certaines compagnies d'assurance qui ne font jamais grève se mettre en grève ce jour-là.
Le mouvement est donc ascendant dans l'ensemble, et les jours qui viennent pourraient rassembler des travailleurs de plus de secteurs, en plus grand nombre.
En Martinique
Le 13 mai, l'ensemble des centrales syndicales a pu rassembler encore bien plus de monde qu'en Guadeloupe. Plus de trois mille enseignants et travailleurs du public et du privé se sont regroupés et ont défilé dans les rues de Fort-de-France. Les travailleurs de la fonction publique et ceux des collectivités territoriales représentaient le plus grand nombre (la santé, la DDE, les municipaux, les enseignants) mais il y avait aussi les travailleurs des banques, de l'EDF ou de la Sécurité sociale. Dans les services publics, le pourcentage de grévistes a été très important: 80% à l'EDF, 90% à La Poste, plus de 70% dans l'Education nationale. On a pu remarquer un certain nombre de travailleurs du privé, comme ceux du commerce, du bâtiment, de l'agriculture.
Lundi 19 mai, les syndicats enseignants, ceux de la CGTM, FSU, CDMT éducation, FAEN-UNSA (IATOSS) ont fait la grève dans de nombreux établissements scolaires. De nombreux lycées et établissements scolaires ont été bloqués. Par exemple, les lycées d'Acajou et de Petit-Manoir au Lamentin, celui de Rivière-Salée, celui de la Pointe-des-Nègres et de Bellevue à Fort-de-France ont été bloqués. Le mardi 20, c'était au tour du lycée du Lorrain d'être bloqué. Le rectorat a été occupé par les manifestants le 19 et le 20.
L'ensemble des centrales syndicales, dont la CGTM, ont appelé à la grève reconductible à partir du 2 ou 3 juin.