Le mouvement s'étend dans l'Éducation nationale : Les manifestations du 19 mai22/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1816.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Le mouvement s'étend dans l'Éducation nationale : Les manifestations du 19 mai

Dans toutes les villes, les plus importantes comme Lyon, Toulouse, Bordeaux, Grenoble, Caen, Rouen, Rennes, Lille, pour ne citer que celles-là, la journée du 19 mai a été marquée par des manifestations rassemblant des milliers et des milliers de personnes, voire plusieurs dizaines de milliers à Grenoble, Toulouse, Marseille.

Des enseignants, mais aussi des travailleurs du secteur public et des délégations du secteur privé ont formé des cortèges nombreux et dynamiques. Les villes de moindre taille n'ont pas été en reste: 3000 manifestants, à Boulogne, Dunkerque et Angers; 8000 à Tarbes où une partie du cortège était constituée de manifestants de l'industrie, dont Alstom ou GIAT menacés par des plans, dits "sociaux", massifs. Il y avait aussi 5000 manifestants à Carcassonne, 4000 à Annecy, 10000 à Agen. Et l'on n'en finirait pas de citer de nombreuses villes plus petites où le 19 a été l'occasion de montrer la volonté d'obliger le gouvernement à remettre au placard sa réforme sur la décentralisation et ses attaques sur les retraites.

Depuis, assemblées générales, manifestations, grèves se multiplient. Les menaces de sanction contre les enseignants qui ne feraient pas passer les examens n'ont pas de réel effet contre les enseignants. À Toulouse, à l'Université du Mirail, le conseil d'administration a voté le report des examens. Dans quelques universités, comme à Toulouse, des étudiants se mettent dans le mouvement aux côtés des enseignants.

C'est dire qu'à l'échelle du pays le mouvement s'étend. Tout permet de penser que la journée du 25 mai sera un immense succès. Un succès qui peut servir de tremplin à une lutte d'ensemble pour faire reculer le gouvernement.

À Marseille

Les enseignants formaient la grande majorité du cortège, très animé et déterminé. De très nombreux collèges, lycées, écoles de tout le département avaient fait leur banderole, avec pancartes et slogans pour illustrer leur volonté de ne pas travailler plus et de s'allier au privé contre le projet Fillon-Raffarin.

Au Vieux Port, les manifestants attendant la suite du cortège, acclamèrent FO au chant de l'Internationale, puis la CFDT, aux cris de "Tous ensemble", dont un des slogans était: "Chérèque, si tu savais, ta signature où on s'la met"... et "Chérèque, démission". Les dizaines de manifestants du Parti Socialiste furent, quant à eux, hués.

Au total, 20000 personnes manifestèrent. Quelques entreprises du privé étaient présentes, telles Eurocopter et Pechiney. La RTM en grève avait bloqué le métro et les bus (la grève se poursuivait mardi 20 mai).

Il avait fallu pousser les responsables CGT pour qu'ils finissent par appeler, au moins formellement, à cette manifestation et à la grève; la plupart du temps, ils arguaient qu'il n'y avait pas moyen de louer des cars pour venir à Marseille, alors qu'à Martigues les manifestants venus en nombre n'eurent aucun problème pour trouver des cars.

Quant aux enseignants, la mobilisation continue. Des assemblées générales par quartiers se sont réunies, regroupant chacune un certain nombre d'établissements et des actions ont été prévues pour les jours à venir.

À Toulouse

La manifestation regroupa également 20000 personnes environ. Le personnel de l'Éducation nationale formait une bonne moitié des manifestants. Mais il y avait aussi des cortèges conséquents des hôpitaux, de La Poste, de l'Équipement, des employés communaux, des Télécoms, des Finances, de la SNCF...

À cela, il faut ajouter la présence de travailleurs d'entreprises du privé (Motorola, Microturbo et Siemens)

Le jour même, à l'assemblée générale des grévistes de l'Éducation nationale, la grève reconductible, qui avait gagné de nouveaux soutiens, a été revotée jusqu'au lundi 26 mai inclus par 639 voix, 1 voix contre et 13 abstentions.

À Nantes

La manifestation du matin a regroupé une dizaine de milliers de participants. En tête de la manifestation, dont il formait plus de la moitié, se trouvait le personnel de l'Éducation nationale. Son cortège, dynamique et coloré, disait avec beaucoup de banderoles, de pancartes et d'humour tout le mal qu'il pensait de la décentralisation, des suppressions des surveillants et de la "réforme" des retraites.

Venaient ensuite des travailleurs de La Poste, des Télécoms, des Impôts, de la Sécurité sociale, des services publics territoriaux. Des entreprises privées fermaient le cortège dont Airbus (ex-SNIAS), Waterman, la BN (agro-alimentaire), pour ne citer que les plus importants, ainsi que les arsenaux.

L'après-midi, une assemblée générale des grévistes de l'Éducation nationale s'est tenue dans un amphi universitaire archi-comble, regroupant plus de 1200 personnes (une précédente assemblée générale de 800 grévistes avait déjà voté la grève reconductible jusqu'au 24 mai), pour décider des actions à mener dans les jours suivants.

Partager