Education nationale : C'est le gouvernement qui prend les élèves en otages22/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1816.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Education nationale : C'est le gouvernement qui prend les élèves en otages

Après le succès de la journée du 13 mai, partout dans le pays le mouvement s'est développé dans l'Éducation nationale. De nouveaux collèges, lycées et écoles s'y sont mis, dans des communes et des villes où le mouvement n'existait pas jusque-là, rejoignant ceux qui sont en grève depuis parfois fin mars. Un peu partout, de nouvelles manifestations ont eu lieu le 15 mai. Par exemple, à Paris, 7000 manifestants se sont retrouvés dans un cortège enthousiaste et dynamique. De nouveau, le lundi 19 mai, dans le cadre de la journée de grève appelée pour l'ensemble de la fonction publique, la grève et les manifestations ont été, une fois de plus, un succès. Ainsi, les manifestations ont encore rassemblé entre 450000 et 800000 manifestants dans tout le pays.

Le gouvernement, bousculé par le développement de la grève dans l'Éducation, tente de la discréditer en orchestrant une campagne, relayée par la presse, accusant les enseignants de prendre les élèves en otages. Mais qui prend les jeunes en otages, sinon le gouvernement? Il a choisi le moment pour s'attaquer à l'Éducation et aux salariés en général, en voulant boucler ses projets en juillet, espérant qu'ils passeraient en douce pendant les congés. C'est ce gouvernement qui sacrifie l'Éducation en supprimant des milliers d'emplois, 20000 aides éducateurs et près de 6000 surveillants, soit 26000 postes qui ne seraient remplacés que par 16000 assistants d'éducation, moins payés et travaillant plus.

C'est ce gouvernement qui a décidé cette décentralisation qui va aboutir à l'exclusion de 110000 emplois de l'Éducation nationale: agents de service, assistantes sociales, médecins scolaires et conseillers d'orientation, pour les mettre à la disposition des conseils régionaux et généraux. Ces 110000 emplois feront cruellement défaut dans les établissements où pourtant ils sont déjà en nombre insuffisant.

Le lundi 19 mai, un représentant de l'UMP, regrettait que son gouvernement ait "trop chargé la barque". Effectivement, le gouvernement a trop chargé la barque et il a eu pour réponse l'extension de la grève reconductible. Il n'a à s'en prendre qu'à lui-même.

Devant la mobilisation montante, Raffarin a essayé d'envoyer Ferry discuter avec les syndicats le 20 mai, afin de voir si cela ne pourrait pas éteindre l'incendie. L'assemblée des établissements et des écoles en lutte de l'Ile-de-France a, du coup, décidé d'envoyer une délégation d'observateurs pour entendre ce qui se discutait entre les représentants syndicaux et le ministre, et pour réaffirmer qu'il n'y a rien à négocier, sauf le retrait des mesures de Fillon et de Raffarin. La délégation s'est donc retrouvée devant le ministère, accompagnée d'une centaine d'enseignants grévistes. Elle est restée à la porte mais elle a pu se faire entendre en "mettant de l'ambiance" rue de Grenelle.

Bien des grévistes sentent qu'il faut rester d'autant plus mobilisés que la position des directions syndicales n'est pas ferme, c'est le moins que l'on puisse dire. Certaines déclarations de représentants de la FSU, le mardi 20 mai au matin, avaient de quoi alimenter la méfiance. Maintenant plus que jamais, il faut de la détermination. Les différentes assemblées générales départementales, celle de la région parisienne comme celle de la coordination nationale, ont réaffirmé leur volonté d'agir pour l'extension et la généralisation de la grève reconductible dans l'Éducation nationale.

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