Ministère de la Défense : Le personnel des centres de formation menacé08/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1814.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ministère de la Défense : Le personnel des centres de formation menacé

Le 13 mars dernier, la ministre Alliot-Marie a annoncé la fermeture de deux centres de formation et le transfert en GIP (Groupe d'intérêt public) de deux autres centres de formation du ministère de la Défense.

Encore au nombre de sept il y a peu, ces centres de formation font partie de la DGA (Délégation Générale pour l'Armement). À l'origine, celle-ci était organisée en trois grandes directions techniques principales, qui assuraient l'étude et la fabrication de matériels d'armement (armements terrestres, constructions navales, constructions aéronautiques). Chacune de ces directions comprenait plusieurs établissements, avec un centre de formation associé. Leur rôle était la formation spécifique -formation initiale et continue- des ouvriers d'État pour ces établissements.

Avec les fermetures et restructurations successives à la DGA -privatisation de GIAT Industries entre autres- plus de la moitié de ces écoles ont déjà été fermées. Au début des années 1990, les sept derniers centres ont été pris en charge par la DRH (Direction des ressources humaines) de la DGA -sans doute pour mieux structurer. L'année 2000 a marqué l'arrêt de la formation initiale des élèves. Le but de la DGA était bien la fermeture de ces derniers centres, car elle n'a proposé aucune solution de remplacement et elle a fortement incité ces écoles à s'ouvrir vers des formations extérieures au ministère de la Défense.

Maintenant le constat est le suivant:

-Les centres de formation dont le plan de charge a été volontairement réduit sont fermés. C'est le cas pour les centres de Toulon et Cherbourg.

-Les centres qui travaillent majoritairement vers "l'extérieur" doivent trouver une autre structure (GIP): centres de Brest et Lorient. Il faut noter que ces quatre centres étaient fortement liés à la DCN (Direction des Constructions Navales) qui ne fait plus partie de la DGA.

-Seuls subsistent les centres de Villebon (Essonne), de Bourges et de Lafresnes (près de Bordeaux). Ces écoles sont donc maintenues à la DGA. Mais pour combien de temps?

Le 8 avril, les organisations syndicales et les personnels des centres ont manifesté leur colère et leur indignation devant tant de mépris et de cynisme. A plusieurs endroits, les personnels des établissements de la DCN se sont solidarisés avec ceux des centres, comme à Toulon, où une manifestation à réuni 700 personnes.

Ces fermetures et restructurations concernent une centaine de personnes. La DGA doit leur proposer trois postes pour se reconvertir, en priorité dans leur région (pour la DGA, la région cela peut être dans un rayon de 100, voire 200 km!). En cas de refus des trois propositions, c'est un licenciement pur et simple.

C'est le genre de situation qu'ont déjà connue -et connaissent encore aujourd'hui- les personnels de GIAT Industries, et cela s'est parfois terminé par des drames familiaux et des suicides. C'est bien pour éviter cela que les personnels des centres de formation veulent obliger la ministre à revenir sur sa décision, et l'empêcher de faire de nouvelles restructurations et fermetures à leur détriment.

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