Le chômage s'envole08/05/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1814.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le chômage s'envole

Le chômage a progressé de 1% entre février et mars 2003, soit 24500 chômeurs de plus. Le nombre officiel des chômeurs en France est désormais de 2367000 personnes. Cela représente officiellement 9,3% de la population active. Mais à ce chiffre, il faut ajouter environ un demi-million de personnes qui, du fait qu'elles ont pu travailler 78 heures dans le mois (ce qui ne leur permet pas de vivre), ne sont pas décomptées dans le nombre total des chômeurs.

A l'exception d'une pause entre septembre et octobre 2002, la hausse du chômage a été permanente depuis novembre 2001. Mais elle s'accélère maintenant puisque c'est la première fois qu'elle atteint 1% en un mois, alors que ces derniers mois elle oscillait entre 0,6 et 0,8%.

Les chômeurs de longue durée (inscrits à l'ANPE depuis au moins un an) voient leur nombre s'allonger plus rapidement: 1,3%. L'ANPE en dénombre près de 700000. Les jeunes ont aussi du mal à se faire embaucher (+1,1%). En revanche, les chômeurs de très longue durée (plus de trois ans) verraient leur nombre diminuer (-0,7% en un mois), mais peut-être sont-ils tout simplement sortis des statistiques. En tout cas, ceux que recense l'ANPE représentent 13,2% du total.

La forte augmentation du chômage enregistrée en mars devrait se poursuivre. En effet les plans sociaux continuent de se multiplier (Air Lib 3200 emplois, Alcatel 350 emplois, Giat 3750 emplois d'ici 2006, Alstom 600 emplois, Banque de France 2637 emplois sur trois ans, etc.), ce qui ne peut qu'aggraver les mauvais chiffres du chômage. Et ne parlons pas des effets néfastes qu'auront les projets du gouvernement de non-remplacement de la moitié des fonctionnaires qui partiraient en retraite. Tout cela ne peut que peser dans le sens de la croissance du chômage.

Il y a de quoi se demander sur quelle planète habite le ministre des Affaires sociales, Fillon, qui prétendait, le jour même de la publication de ces mauvais chiffres, que "le temps de l'espoir" était revenu! Le gouvernement dit compter sur une reprise de la croissance à la fin de l'année et Raffarin ne cesse de répéter qu'un point de croissance c'est 150000 emplois. Mais pour résorber le nombre actuel de chômeurs selon la méthode Raffarin, il faudrait une croissance d'au moins... 20% par an! Un pourcentage qu'aucun économiste n'oserait prédire.

Pour s'attaquer sérieusement au chômage, il faudrait s'en prendre à ses responsables, le patronat, en commençant par interdire licenciements et plans sociaux. Le gouvernement, qui s'affiche ouvertement comme au service du grand patronat, cherche plutôt de ce point de vue à lui faciliter la tâche. Alors, pour faire revenir "le temps de l'espoir" dans le monde du travail, il faut plus que jamais préparer la lutte pour l'interdiction des licenciements.

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