Mercredi 23 avril, à Mulhouse une trentaine de sans-papiers ont entamé une grève de la faim pour exiger leur régularisation. Ils se sont installés sur les marches d'un temple dans le centre-ville.

Jeudi soir, lors d'un rendez-vous avec des représentants des grévistes, le sous-préfet s'est dit en faveur d'un réexamen individuel des dossiers, mais la presse locale n'a trouvé personne de "compétent" pour confirmer cette information... En même temps, le sous-préfet annonçait que les grévistes devraient avoir évacué les lieux le lendemain midi sous peine d'expulsion.

Vendredi 25, à midi, sur cette place fréquentée à cette heure, la police est intervenue d'une façon révoltante et les a tous embarqués au commissariat. Une femme enceinte et des enfants de grévistes ont été traités avec la même brutalité que les autres.

Une quarantaine de personnes, des familles pour la plupart et quelques militants, se sont alors rendues devant le commissariat. Au bout de trois heures, les grévistes ont été relâchés sauf six d'entre eux. Le soir, trois autres étaient relâchés. Les grévistes ont alors décidé de retourner sur les marches du temple et de poursuivre leur mouvement, pour demander leur régularisation mais aussi la libération des trois personnes encore détenues et sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière.

Samedi 26, une manifestation de soutien a eu lieu, regroupant environ 200 personnes, la trentaine de grévistes ouvrant la marche.

Cette grève de la faim est d'autant plus tragique que ces hommes et ces femmes se retrouvent quasiment tout seuls. Sans parler de la mairie socialiste qui n'a fourni aucune aide et qui, par la voix du maire, J.-M. Bockel, a dit comprendre l'action du préfet, même s'il en regrettait la forme.