Fillon : "sauver" les retraites en les coulant!30/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1813.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fillon : "sauver" les retraites en les coulant!

L'argument principal du gouvernement pour tenter de faire avaler ses attaques contre les retraites est le fait qu'ainsi, malgré tout, serait sauvé le système des retraites par répartition.

Le ministre des Affaires sociales, François Fillon, l'a martelé à l'émission à laquelle il était invité sur France 2, jeudi 24 avril: "Si on ne réforme pas avant la fin de cette année, on ne pourra plus sauver notre système de répartition." Et d'ajouter que toutes les mesures qu'il préconise ne suffiront pas, il faudra faire 10 milliards d'euros d'économies supplémentaires.

Ce sont toujours les mêmes mensonges que le gouvernement sert depuis des mois pour tenter d'accabler les salariés sous le poids de la soi-disant "évidente nécessité" d'une "réforme". "Nous n'avons plus le temps devant nous, si nous ne réformons pas maintenant, nous irons vers une catastrophe sociale de grande ampleur" a encore affirmé Fillon jeudi soir. Mais cette catastrophe sociale, seule la rapacité du patronat, aidé par tous les gouvernements successifs, et celui de Chirac-Raffarin en particulier, en est responsable. En effet, bien que la productivité n'ait cessé de progresser ces dernières années, toute cette richesse produite est accaparée par une minorité de patrons qui continuent de licencier et de baisser les salaires. En 1980, la part des salaires dans la valeur ajoutée, autrement dit les richesses créées, était de 69%. Aujourd'hui, elle n'est plus que de 59%.

Alors un "vrai" moyen de renflouer les caisses de retraite serait tout d'abord d'augmenter les salaires et de créer des emplois, autrement dit de s'attaquer aux profits des patrons! Ce serait aussi de mettre fin immédiatement aux dégrèvements d'impôts, subventions directes ou exonérations de charges patronales qui, à elles seules, ont coûté 20 milliards d'euros en 2001. Le financement des retraites n'est un problème que parce que le patronat veut encore accroître la part de la richesse nationale qu'il accapare, aussi bien sur le dos des salariés que sur celui des retraités. Les attaques contre les retraites font partie d'un ensemble d'attaques qui toutes reviennent à s'en prendre au revenu des classes laborieuses.

Mais rien n'est joué, et les travailleurs peuvent encore faire remballer leurs plans à Chirac et Raffarin.

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