Congo (ex-Zaïre) : De nouveaux massacres30/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1813.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Congo (ex-Zaïre) : De nouveaux massacres

En République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), à l'heure même où, début avril, le président Joseph Kabila prêtait serment à la nouvelle Constitution, entérinant un processus censé ouvrir la voie à la pacification d'un pays dévasté depuis plusieurs années par la guerre civile, des centaines de villageois étaient massacrés dans le nord-est du pays.

Les observateurs de l'ONU, dépêchés sur les lieux après coup, ont dénombré une vingtaine de fosses communes. Selon eux, le bilan de ces tueries interethniques, qui ont touché une quinzaine de villages dans la province d'Ituri, serait de 300 morts et plusieurs centaines de blessés, pour la plupart horriblement mutilés. Ces massacres auraient été commis par des milices de l'ethnie lendue, qui bénéficient dans cette région de l'appui de l'armée ougandaise, contre des villageois hemas, autre ethnie soutenue quant à elle par l'UPC, groupe rebelle proche du Rwanda.

En fait, depuis cinq ans, cette région excentrée est la proie des seigneurs de guerre. Pour se tailler des fiefs et exploiter un sous-sol renfermant de précieux minerais, ceux-ci ont armé les différents groupes ethniques et poussé aux affrontements, notamment entre Lendus et Hemas. Selon un récent rapport d'Amnesty International, ces combats auraient fait 50000 morts et plus de 500000 déplacés depuis 1999.

Ce qui se passe en Ituri se retrouve également au Kivu, et plus généralement dans tout l'est du pays. Les conflits ethniques servent de paravent aux affrontements entre les armées ougandaise et rwandaise pour le contrôle de cette région et la mainmise sur ses richesses minières.

C'est même tout le pays qui, sous le couvert de rébellions, est livré depuis des années à un pillage systématique, que ce soit par les chefs de guerre locaux ou les responsables des différentes armées, alliées ou opposées au régime de Kabila, qui stationnent dans le pays. Tandis que les populations locales s'enfoncent dans la pauvreté et s'entretuent, or, diamants, pétrole, uranium et autres minerais rares quittent illégalement le pays par camions, voire par trains entiers.

Ces trafics alimentent la guerre civile et les potentats locaux, mais ils profitent surtout aux trusts internationaux qui s'appuient sur les différents seigneurs de guerre, voire même passent par eux, pour contrôler les marchés.

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