Avec Fillon, tous les retraités seront pauvres30/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/05/une1813.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Avec Fillon, tous les retraités seront pauvres

Le ministre des Affaires sociales François Fillon, largement relayé par la presse, distille ses mensonges sur le fait qu'il faudrait que les salariés travaillent plus. "Le moment des décisions est venu. On ne pourra pas conserver notre modèle social en travaillant moins." Mais le ministre sait très bien que bien des travailleurs ne pourront pas travailler au-delà de 60 ans, de toute façon, même s'ils le souhaitaient. Les patrons licencient des milliers de travailleurs, et en particulier ceux qui approchent de la retraite. En fait, l'allongement de la durée de cotisation de tous jusqu'à 42ans en 2020 aboutirait surtout à une baisse encore plus importante des revenus des retraités.

La réforme de Balladur de 1993, qui fit passer pour les travailleurs du privé le temps de cotisation nécessaire pour partir avec une retraite pleine de 37 ans et demi auparavant à 40 ans aujourd'hui, montre que la conséquence principale de ce genre de "réforme" est l'abaissement des pensions des salariés concernés. L'allongement de la durée de cotisations nécessaires, la nouvelle manière de calculer le montant des pensions de retraite ont entraîné une diminution du montant des pensions de retraites de 20 à 30%, d'après le Conseil d'orientation des retraites.

Le gouvernement compte donc s'attaquer de la même façon aux pensions des salariés du public en commençant par augmenter la durée de cotisation de 37,5 à 40 années. Une décote de 0,75% serait appliquée par trimestre "non fait". Ainsi un ouvrier d'entretien fonctionnaire de l'Éducation nationale qui arrive en fin de carrière avec un traitement brut de 1474 euros et qui part à 60 ans, selon le système actuel, au bout de 37 ans et demi de cotisation touche une pension de 1105 euros. Il partirait avec le système Fillon-Raffarin avec une pension de 958 euros soit une perte de 147 euros. Pour bien des salariés qui ont commencé à travailler plus tard, la baisse serait encore plus importante. Ainsi avec une rémunération de 1400 euros et un départ à 60 ans avec seulement 32 ans de cotisation, la pension mensuelle serait de 581 euros en 2003, puis de 525 euros en 2008 et de 481 euros en 2020 (avec l'allongement projeté par Fillon à 42 annuités).

Le gouvernement affirme vouloir "maintenir" et "s'engager pour tous les Français en moyenne sur les deux tiers du revenu de référence", soit un taux de remplacement (pourcentage de la pension par rapport au dernier salaire) de 67% environ. Or la moyenne actuelle est de 78%. Cela signifie donc une baisse de plus de 10%.

L'avenir que nous prépare Fillon si les salariés le laissent faire, c'est la pauvreté pour tous.

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