Mercredi 23 avril, jour où se tenait à Lyon un Comité Central d'Entreprise (CCE) sur le plan de suppressions d'emplois, les salariés ont bloqué l'usine de Saint-Ouen.

Depuis deux mois maintenant, la direction a engagé un plan de suppression de 105 emplois (un peu plus d'un sur quatre), plan qui s'inscrit dans une vaste attaque contre les travailleurs du groupe: Alstom veut vendre l'activité Transmission et Distribution (les transformateurs que fabrique l'Alstom), 35000 salariés sur 115000 dans le monde. Le PDG parle de 2800 suppressions d'emplois en Europe, dont 650 en France. Ce n'est pas le premier plan et les travailleurs sont inquiets sur l'avenir même de l'usine.

Nous avons tenu à nous faire entendre dès l'annonce du plan social: nous avons empêché la tenue de la première réunion du CCE à Paris et depuis, les réunions se tiennent à Lyon, dans un hôtel loin de tout et entouré de grillage. Qu'à cela ne tienne. Mercredi 23, pendant que le patron annonçait qu'il répondra plus tard aux questions de l'expert nommé par le CCE, à Saint-Ouen, nous avons bloqué l'usine! Piquet massif et dissuasif d'un côté et, là où passent les camions, des barrières avaient brusquement fleuri.

Les travailleurs de la SIF, l'autre unité de production du site, non concernés par ce plan mais qui en ont déjà subi d'autres, étaient bien entendu solidaires. Quant aux patrons, ce ne sont pas leurs huissiers qui nous ont beaucoup impressionnés. Ils ont pu constater que personne ne voulait entrer dans l'usine à part quelques cadres.

Ce n'est bien sûr qu'une étape, et il faudra en préparer d'autres, avec les autres travailleurs du groupe.