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Hôpital Saint-Jean-de-Dieu Vénissieux (Rhône) : Plan d'économies, non merci!
Hôpital privé, participant au service public hospitalier pour la psychiatrie, l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu de Vénissieux a une capacité de 500 lits et emploie un millier de salariés. Les restrictions budgétaires des différents gouvernements qui se sont succédé ont donné lieu, comme dans tous les hôpitaux, à des fermetures de services, de lits, à la sous-traitance d'une partie de l'activité de la blanchisserie et même à la fermeture de l'école d'infirmiers de l'hôpital. Le recours à la sous-traitance et la précarité se développent.
Dans ce contexte dégradé, la direction a annoncé au CE les mesures qu'elle envisageait pour réduire le déficit budgétaire: intérim zéro (alors que certains services tournent avec deux IDE titulaires, les autres étant soit en CDD ou intérimaires), pas de remplacement systématique des départs, gels de postes, passage de l'ensemble des services à un effectif de 10 infirmiers et 3 aides-soignants au lieu de 11 infirmiers actuellement.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Le 24 mars tout le personnel d'un service s'est mis en grève, appelant l'ensemble du personnel à une assemblée générale pour le lendemain. Dans le même temps, nous apprenions que la direction n'avait dévoilé qu'une partie de son projet et qu'elle préparait un plan d'économies supplémentaires consistant à fermer un service et une structure extérieure travaillant sur le placement familial, et à fusionner deux petites unités, tout ceci avec pour conséquence un risque de plan social.
Le lendemain à l'assemblée générale, qui a réuni une centaine de personnes, il y avait de l'ambiance. Il a été décidé d'appeler à un débrayage pour aller demander des comptes à la direction.
Le 31 mars, nous étions plus de 200 à envahir le bureau de la direction. L'ambiance était à la colère, l'indignation et la détermination à combattre ce projet. A cette assemblée, décision a été prise de se retrouver tous le 11 avril, pour accueillir les représentants de la commission de gestion de l'hôpital où la direction présentait son plan.
Le jour dit, nous étions une centaine au portail avec tracts et banderoles, pour "accueillir" les élus politiques, les représentants des tutelles financières. Pendant que ces messieurs décidaient de notre sort, nous étions réunis en assemblée et, à 250, nous nous sommes invités à cette commission au moment où ils partaient déjeuner. Ils ont été obligés de tous nous recevoir. Notre détermination les a obligés à reporter le vote du plan d'économies à la session de juin.
Tout en annonçant une démarche auprès de l'ARH et du ministère pour demander une rallonge budgétaire, la commission a quand même mandaté le directeur pour trouver "<|>un plan d'économies pour sauvegarder l'outil de soins<|>". Personne n'est dupe, tout le monde a bien compris que le but est de s'en prendre à d'autres secteurs de l'hôpital, comme la logistique ou les personnels administratifs.
Le personnel était content de s'être retrouvé aussi nombreux et d'avoir pu exprimer sa colère, mais rien n'est encore gagné. Les assemblées générales sont prévues car nous sommes toujours déterminés à ne pas laisser faire.
Fermer des lits, supprimer des postes dans la psychiatrie publique a pour conséquence que les patients se retrouvent soit en prison, soit à l'Armée du Salut. Cela est d'autant plus choquant que, dans le même temps, le privé lucratif prospère. Une clinique psychiatrique privée lucrative de 160 lits est en construction dans l'agglomération lyonnaise. Cette clinique appartient au groupe ORPEA, qui possède déjà près de 5000 lits dans le pays!