« Notre entreprise qui assure des prestations de transport est fortement soumise à la concurrence. Avec l'Europe qui s'ouvre, cette concurrence sera de plus en plus forte et nos clients deviendront par conséquent de plus en plus exigeants. Ils recherchent le mode de transport, qu'il soit Fret ou Voyageurs, qui leur apportera le meilleur rapport qualité/prix. Nous devons répondre à leurs exigences et leur apporter la preuve que nos prestations sont conformes à leurs attentes en terme de sécurité, de coûts et de qualité. (...) L'engagement que je prends pour réussir cette démarche n'est envisageable que si l'ensemble du personnel participe activement. L'implication de toutes et de tous dans les réflexions et les actions ne peut conduire qu'à l'amélioration de la qualité et de la sécurité des circulations. »

Voilà comment s'exprime le directeur de l'Établissement de maintenance et du matériel ferroviaire de Villeneuve-Prairie (Val-de-Marne), et il n'est pas le seul en ce moment à tenir ce langage aux cheminots. La concurrence devient un argument supplémentaire pour faire pression sur les travailleurs, leurs horaires, leurs conditions de travail. Il faudrait faire tout et n'importe quoi pour permettre à la SNCF de tenir les objectifs d'économie et de rentabilité qu'elle s'est fixée. Mais s'imagine-t-elle vraiment que nous pouvons confondre nos intérêts et les siens ? Et cela au moment même où le même chef d'établissement qui nous sert ces discours vient de supprimer 19 emplois sur Villeneuve-Prairie !