Israël : Le massacre continue17/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1811.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Le massacre continue

Durant ces dernières semaines, même si les télévisions du monde, braquées sur la guerre en Irak n'en ont pas parlé, l'armée israélienne n'a à aucun moment cessé ses raids dans les Territoires occupés.

Mardi 8 avril, un avion israélien F16 a ouvert le feu sur une voiture dans le centre de Gaza, tuant 7 Palestiniens et en blessant 50 autres. Une semaine auparavant, le jeudi 3 avril, 7 autres Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza et 3000 garçons et hommes, du camp de réfugiés de Tulkarem, âgés de 13 à 45 ans, ont été arrêtés et parqués dans un autre camp et interdits de regagner leur domicile durant trois jours. Il ne s'agit là que de quelques exemples: l'armée israélienne aurait fait ainsi plus d'une centaine de victimes, en quatre semaines.

Nurit Peled-Elhanan, militante pacifiste israélienne, mère d'une enfant tuée dans un attentat palestinien en 1997, témoignait ainsi il y a quelque temps dans une lettre, écrite après le dernier attentat suicide en Israël.

Dans ce qui se publie d'habitude, un attentat est décrit comme le tonnerre par une journée claire et pas comme un maillon dans une chaîne d'événements sanglants où la main d'Israël a toujours le dessus. Cette fois, on nous a annoncé la nouvelle en disant que tout à coup, "après deux mois de calme", quelqu'un s'était levé et avait décidé de se faire sauter dans un autobus rempli d'enfants et de soldats.

Personne ne rappelle que pendant ces deux mois de calme, les autorités d'occupation ont tué plus de cent personnes, dont de nombreux enfants, sans aucune cause visible, avec ce sang-froid et cette indifférence absolue qui caractérisent toutes les opérations d'assassinats des autorités israéliennes d'occupation dans les Territoires palestiniens occupés.

Mais lorsque nos enfants -les soldats- tuent sans motif, à l'arme lourde, des enfants palestiniens et des parents palestiniens, on en fait le compte-rendu en marge des actualités et jamais on ne rappelle qu'il s'agit d'"êtres humains", si bien qu'on peut alors parler de deux mois de calme. Plus de cent personnes dont le seul crime est d'appartenir à un autre peuple, plus de cent personnes qui ne sont pas considérées comme des êtres humains: dès lors personne ne se réfère à leur mort comme à des morts, mais peut-être comme à une "élimination" ou un "nettoyage" qui bien évidemment ne vient pas troubler le "calme"...

C'est ainsi que nous éduquons nos enfants, c'est ce que nos enfants apprennent de leurs parents: ce qui se fait de mieux en matière de racisme, le mépris pour la vie des gens et le sacrifice des fils et des filles au profit de quoi? de qui?»

Ils sont peu nombreux ceux qui en général s'élèvent contre l'occupation des Territoires palestiniens occupés et le mépris et le racisme dont sont victimes leurs populations. Mais même fort minoritaires, ce sont eux qui représentent un avenir digne pour les Israéliens et pas les mégalomanes réactionnaires à la Sharon.

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