Vénissieux (Rhône) : Personnel de l'Afpa en colère04/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1809.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vénissieux (Rhône) : Personnel de l'Afpa en colère

Le 3 avril, les salariés des AFPA (association à but non lucratif qui a une mission de service public et qui a en charge la formation professionnelle des adultes) devraient aussi descendre dans la rue, pour protester contre les nouvelles mesures du gouvernement Raffarin qui concernent les 11000 personnes qui y travaillent, mais aussi tous les travailleurs qui peuvent bénéficier de ses formations.

En effet, le gouvernement aurait l'intention, dans le cadre du projet de loi de décentralisation, de se désengager du financement de l'AFPA. Aujourd'hui, l'AFPA vit essentiellement des subventions directes de l'État. Le projet consisterait à créer un budget global pour la formation professionnelle, réparti entre tous les Conseils régionaux, puis entre tous les organismes de formation professionnelle, y compris bien entendu surtout ceux qui font de la formation professionnelle une possibilité de faire des profits. Tous ces organismes seraient mis en concurrence, en recourant à la logique de l'appel d'offres, dans le but de diminuer les subventions.

Le risque est que dans certaines régions, les AFPA ne soient plus financées, que les régions se spécialisent dans certaines formations au détriment des autres. Or c'était un des avantages de l'AFPA, qui a une mission de service public, d'assurer partout en France, toutes les formations. Chaque centre AFPA serait considéré comme un organisme financièrement autonome, ce qui ne leur donnerait pas tous les moyens pour assurer une grande offre de formations.

Mais, plus concrètement, le gouvernement Raffarin s'en prend directement au budget de cette année: 40% de réduction pour 2003! Il faut dire que déjà sous le gouvernement Jospin, les subventions avaient baissé. D'ores et déjà toutes les embauches externes sont gelées. Les départs en retraite ne sont presque plus remplacés, ce qui implique une baisse des effectifs. De plus, il n'y a plus d'embauche de CDD, et les CDD existants ne sont plus renouvelés. Les restrictions touchent aussi le matériel. Quant à la formation du personnel, elle devient difficile puisque ce budget est réduit lui aussi.

Les stagiaires sont également concernés, car leur hébergement ainsi qu'une grande partie de leurs repas, pris en charge par l'AFPA, risquent d'être complètement abandonnés.

Lorsqu'une partie de la direction nationale des AFPA est venue s'expliquer à l'AFPA de Vénissieux, elle a déployé toute sa technologie, la réunion était retransmise par visioconférences vers d'autres centres du pays, pour nous convaincre d'un changement nécessaire. Mais face aux questions concrètes que nous lui avons posées, elle n'a pas cessé d'esquiver. Au bout du compte, la seule réponse précise est "que nous aurions du travail jusqu'en 2004"! Le sentiment général est que la direction cache son jeu et qu'elle veut nous diviser pour nous démobiliser.

Si les personnels de l'AFPA de Vénissieux sont inquiets, ils sont aussi en colère. Même dans le milieu ingénieur, traditionnellement moins combatif, on parle de grève.

La grève nationale du 3 avril était donc préparée à l'appel de tous les syndicats. Une montée en cars était prévue pour une manifestation sous les fenêtres de Matignon avec l'espoir que la manifestation soit un succès avec un lendemain, et avec la satisfaction de se retrouver avec d'autres travailleurs, ce jour-là, à battre le pavé parisien.

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