Privatisations en (auto) : Route04/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1809.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Privatisations en (auto) : Route

La Sanef (Société des autoroutes du nord et de l'est de la France) serait prochainement privatisée, si l'on en croit une information donnée par le journal Le Monde des 30 et 31 mars. Ce serait un pas de plus vers la privatisation de l'ensemble des sociétés autoroutières françaises.

En effet, sur les sept sociétés concessionnaires d'autoroutes, une seule est à ce jour entièrement privée: Cofiroute, dont l'incurie a provoqué le grand embouteillage du premier week-end de janvier. Une autre a été privatisée à 49% par Jospin et son ministre des Transports Gayssot, il y a tout juste un an: ASF (Autoroutes du sud de la France), qui compte à elle seule 40% du trafic autoroutier et un chiffre d'affaires de plus de deux milliards d'euros.

La droite au gouvernement se déclare bien sûr en faveur des privatisations au nom du fait que ce serait aux patrons, à eux seuls, de gérer l'économie. Mais, comme la gauche en son temps, elle a aussi un besoin urgent de privatiser de nouvelles entreprises publiques, afin d'engranger de l'argent frais qui lui permette de continuer à faire des cadeaux au patronat, sans trop compromettre l'équilibre budgétaire.

Et pourquoi la Sanef tout de suite? Parce que sa valeur en Bourse s'est maintenue, alors que celle des autres entreprises candidates à la privatisation, Air France, la Snecma ou Thomson, est aujourd'hui en chute libre.

Les responsables du ministère des Transports plaident, paraît-il, contre la vente de la Sanef: elle rapporte beaucoup, pourrait financer les futures constructions d'autoroutes ou de lignes TGV et tient ses engagements de concessionnaire vis-à-vis de l'État. Tout cela est vrai, mais ne pèse guère à côté des deux milliards d'euros que sa vente ferait rentrer dans les caisses de l'État.

Le gouvernement vend les entreprises publiques, pour se faire de l'argent. Les grands trusts du BTP, comme Vinci (ex-Lyonnaise des Eaux-Dumez, numéro un mondial du BTP), en profiteront pour augmenter leur empire et leurs profits. Et tant pis si c'est un recul pour la collectivité et pour les travailleurs, dont les impôts ont servi à financer les autoroutes et qui paieront des péages plus chers pour un service diminué.

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