Reims-Aviation (Marne) : Après le plan de licenciements27/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1808.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Reims-Aviation (Marne) : Après le plan de licenciements

Comme prévu par le jugement du tribunal de commerce du 29 janvier, l'administrateur judiciaire de Reims-Aviation a procédé au plan de licenciements demandé par les deux sociétés repreneuses.

Une cinquantaine de salariés ont pu bénéficier de retraites ou de préretraites à partir de 55 ans. 27 salariés sont partis "volontairement", si tant est que ce terme convienne lorsqu'il s'agit de travailleurs ayant un couperet au-dessus de leur tête. Enfin, il y a eu 57 licenciements secs. En deux ans, l'effectif de l'entreprise est passé de 504 à 301 salariés.

C'est donc dans un climat de dégoût que les salariés sont arrivés au travail le lundi 17 mars, avec 140 de leurs camarades en moins. La nouvelle direction n'avait pourtant pas ménagé son cinéma. Dès l'entrée, chacun recevait un tee-shirt au nouveau logo de l'entreprise (Reims-Aerospace), un petit journal en couleur pour la communication interne et en prime une poignée de main de la part du nouveau patron.

Mais, passé ces simagrées, la couleur était annoncée. Désormais, discipline et flexibilité seront les maîtres-mots de l'entreprise. Dans un document remis à tous les salariés, le directeur a fustigé les "mauvaises habitudes" et "l'absentéisme exorbitant" et appelé tout le monde à "travailler plus" car, a-t-il affirmé sans vergogne, "chaque centime compte". Inutile de dire que lorsqu'apparut sur un écran le slogan provocateur "ensemble avec passion", tout le monde avait la gorge nouée. Cela n'empêcha pourtant pas le principal dirigeant de la CGT de féliciter le nouveau directeur pour s'être accroché "à un dossier difficile" et d'affirmer être heureux qu'il n'y ait "plus de menteurs" à la direction de l'entreprise!

La nouvelle direction n'a donc pas attendu pour mettre la pression. Dès la première semaine elle a demandé aux travailleurs d'effectuer des heures supplémentaires, un comble après s'être séparée du tiers du personnel. Dans bien des services les travailleurs qui restent sont maintenant débordés. Ils ont besoin des compétences et des informations de ceux qui ne sont plus là. Bref, c'est à tout point de vue que les absents manquent cruellement.

Dans l'autre société, Reims-Aviation-Industrie, qui a repris le montage des F406 avec 42 salariés, l'ambiance est la même. Ce qui n'empêche nullement les patrons des deux sociétés de vouloir que les travailleurs de chacune d'entre elles considèrent les autres comme des "clients". Après des années de travail et de lutte en commun, ils peuvent toujours espérer!

De leur côté, les licenciés ont créé un collectif pour agir auprès des collectivités locales afin d'exiger collectivement les meilleurs reclassements possibles. Lundi 24 mars, quelques licenciés sont aussi allés distribuer un tract à l'entrée de Reims-Aerospace pour dénoncer le recours aux heures supplémentaires et pour informer le personnel de la poursuite de leurs actions.

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