Leurs Bourses et nos vies27/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1808.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Leurs Bourses et nos vies

Il a fallu que les missiles et les bombes anglo-américaines embrasent de nombreux quartiers de Bagdad et de bien d'autres villes irakiennes, que les armées de la coalition impérialiste pénètrent sans encombre en Irak, ou du moins dans le désert irakien, donnant ainsi l'impression qu'une victoire foudroyante sur les armées de Saddam Hussein était possible, pour que les milieux boursiers entrevoient, pour eux-mêmes évidemment, un avenir radieux.

"Acheter au son du canon", disaient il y a déjà bien longtemps les ancêtres de nos actuels spéculateurs. Et de fait, dans les tout premiers jours qui ont suivi le déclenchement de la guerre, les cours des principales Bourses mondiales se sont envolés. Ainsi, à la Bourse de Paris, dans un environnement qualifié jusqu'alors de morose, l'indice est monté de 3,43% dans la seule journée du vendredi 21 mars. Une belle guerre donc, pour les spéculateurs misant sur le fait que le conflit serait d'autant plus fructueux qu'il se terminerait rapidement. Et tant pis pour le sang répandu, les crânes fracassés et toutes les souffrances que peuvent occasionner les armes ultra-modernes de l'armée américaine.

Mais il n'a pas fallu attendre bien longtemps pour que les réalités de la guerre, et en particulier la résistance des Irakiens, fassent douter ceux pour qui le sang et les larmes sont synonymes d'argent facile. Sitôt connues les difficultés à conquérir les villes irakiennes notamment, l'envolée boursière se transforma finalement en une forte chute avec, toujours à Paris, une baisse de 5,67% en une journée.

Décidément, comme disent les commentateurs, "les marchés sont sensibles". Maudits Irakiens qui résistent à l'agression, compromettant les cours de la Bourse.

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