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Dans les entreprises
Borgers Saint-Quentin (Aisne) : Avec la bénédiction des pouvoirs publics
L'équipementier automobile Borgers vient de recevoir plus de deux millions d'euros d'aides de différentes collectivités publiques pour venir s'installer à Saint-Quentin dans l'Aisne.
Tout cela pour embaucher 60 salariés dans un premier temps et 70 autres d'ici à la fin 2003. Au mieux, si toutes les embauches promises deviennent effectives, chaque emploi créé aura coûté aux collectivités publiques près de 14000 euros.
Mais les aides publiques mises à la disposition de cette entreprise ne s'arrêtent pas là: se trouvant en zone franche, elle bénéficiera en plus de différentes exonérations totales ou partielles comme celles des charges sociales, des impôts sur les sociétés, des taxes foncières... durant 5 ans.
Quant à la formation de son personnel, elle sera financée par le Conseil régional avec lequel l'entreprise a passé un accord.
Sur le bassin d'emploi de la ville, il y a un taux de chômage de 13,7%, donc bien supérieur à la moyenne. Depuis une quinzaine d'années, de nombreux emplois industriels ont disparu. Une entreprise comme Unelec, de 1000 personnes, a disparu. MBK, anciennement Motobécane, est passée de 3000 salariés à 1300. Et dans le textile de nombreuses petites entreprises ont fermé leurs portes ou réduit considérablement leur personnel. Actuellement, de 500 à 1000 emplois sont menacés. Alors ces 60 emplois ou même les 130 promis ne pèsent pas lourd.
Du coup la satisfaction des élus locaux à l'installation du groupe est indécente. Mais elle l'est d'autant plus lorsque l'on apprend que ces emplois ne sont que le résultat de la délocalisation d'une des entreprises du groupe installée à Persan, dans le Val-d'Oise. Cette entreprise était, selon les dires du PDG, trop vétuste et trop vulnérable du fait des risques d'inondation de l'Oise.
Le PDG, qui est catholique pratiquant, a fait bénir l'usine de Saint-Quentin comme les 21 usines du groupe mais, précise-t-il dans une interview, "ce n'est pas une assurance tout risque".
Certes, ce PDG ne croit pas au miracle et en guise de denier du culte, il fait appel aux deniers... publics!