3 avril, public et privé : Pour la défense des retraites27/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1808.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

3 avril, public et privé : Pour la défense des retraites

Les discussions entre partenaires sociaux sur la réforme des retraites des salariés, du secteur public comme du secteur privé, suivent leur cours. L'ensemble des représentants des directions syndicales sont ponctuels aux réunions, qui en sont à la sixième. Face à elles, les représentants du gouvernement mais aussi le négociateur envoyé par le Medef, Guillaume Sarkozy, frère du ministre et président d'une PME, les Tissages de Picardie. Ce dernier trouve que les choses ne vont pas assez vite et que la méthode choisie par le gouvernement manque de clarté!

Il est certain que les patrons ne ressentent pas le besoin de prendre les précautions de langage et de méthode du gouvernement, averti par la mésaventure de Juppé lorsqu'il décida de trancher dans le vif des retraites, un certain hiver 1995... Sarkozy, lui, ne s'embarrasse pas pour expliquer ce qui semble "impératif" à l'ensemble du patronat, à savoir "de continuer la réforme Balladur, pour décider un allongement de la durée de cotisation d'une durée déterminée, un an par exemple, quitte à fixer une procédure pour aller plus loin". 41, voire 42 ou 43 ans de cotisation, pour tout le monde, public et privé, et vite, voilà ce que veut le patronat. "Il faut relever le taux d'activité des seniors, réfléchir à leur employabilité, par exemple en adaptant leurs postes de travail", mais surtout "il faut compléter la répartition par l'épargne retraite", poursuivait Sarkozy dans une interview au Figaro du vendredi 21 mars.

Tout cela n'est pas nouveau dans les discours de Seillière, président du Medef, comme de son négociateur patenté. Ils redisent que le patronat ne veut plus payer, veut économiser de façon importante sur les retraites de l'ensemble des salariés du privé et qu'il ne s'agit pas seulement pour eux de discuter de l'alignement des systèmes de retraite du secteur public sur celui du secteur privé. Finalement, patronat et gouvernement sont d'accord, mais Raffarin veut seulement commencer par démolir les retraites du secteur public avant de s'en prendre à celles du secteur privé, tout en affichant quelque prudence sur le rythme des réformes et en recherchant la façon d'y associer le plus possible les principales organisations syndicales.

Mais face à de tels interlocuteurs, face à ces ennemis des travailleurs, l'ensemble des salariés du secteur public et du secteur privé doit se mobiliser. Pour sa part, la direction de la CGT appelle à une nouvelle journée de grève et de manifestation le 3 avril. Il devrait s'agir d'une journée interprofessionnelle public-privé, qu'il faudrait transformer en un succès susceptible d'inaugurer la véritable riposte du monde du travail.

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