Mercredi 19 mars, les sept sans-papiers grévistes de la faim de Saint-Denis en Seine-Saint-Denis en étaient à 20 jours de jeûne. Ils continuent, ne s'alimentant que d'eau et de thé sucré. Et face à leur action, décidée faute d'entrevoir une autre issue, le préfet continue de refuser de recevoir le collectif "Solidarité avec les sans-papiers 93" qui les représente, un collectif composé de nombreux militants sans-papiers qui ont participé à bien des actions ainsi qu'aux rassemblements du mois d'août dernier.

Bien des sans-papiers régularisés grâce aux luttes passées sont toujours là, solidaires de leurs camarades. Parmi ces grévistes de la faim tous travaillent, certains en CDI, ils paient leurs charges sociales, certains des impôts. Ils sont depuis des années en France, l'un depuis 14 ans. Mais le préfet, au nom de la politique gouvernementale, leur refuse une régularisation que la simple application des lois actuelles permettrait de leur accorder.

En Seine-Saint-Denis, comme dans bien d'autres départements, les préfets appliquent les directives de Sarkozy. Pas les mensongères promesses gouvernementales de "régularisations humanitaires". Mais les impitoyables décisions visant à augmenter les contrôles et à multiplier les expulsions.

A Rouen, plusieurs sans-papiers sont en grève de la faim. A Toulouse, ce sont des sans-papiers kurdes qui mènent une grève de la faim pour faire valoir leur droit à vivre dans ce pays.

Pour protester contre cette politique gouvernementale, mercredi 12 mars, 300 personnes (sans-papiers, syndicalistes de la CGT et de SUD de l'aéroport de Roissy ou de grandes entreprises proches comme Citroën Aulnay, ou encore militants du PCF, de Lutte Ouvrière ou de la LCR) ont manifesté à Roissy contre les charters et pour dénoncer les méthodes policières et les morts (au moins deux) dus aux violences commises lors de ces expulsions musclées. Et jeudi 20 mars, il faudra être nombreux au rassemblement qui doit avoir lieu à 16 h 30, devant la préfecture de Bobigny pour soutenir les grévistes de la faim.

Les luttes des sans-papiers contre cette injustice ignoble qui les prive des droits élémentaires qui devraient leur être accordés à tous, concernent tous les travailleurs. Car les sans-papiers sont des nôtres. Ce sont des travailleurs que la misère qui frappe tant de pays a conduits vers les quelques pays riches qui pillent le monde.

A nous, travailleurs français et immigrés régularisés, d'être solidaires de tous les combats des sans-papiers pour leur régularisation. C'est pourquoi Lutte Ouvrière appelle à se joindre à la manifestation organisée par la Coordination Nationale des sans-papiers, samedi 22 mars, à 14h , Place Clichy à Paris. Manifestation qui rejoindra certainement la manifestation contre la guerre en Irak, si l'agression américaine est déclenchée.