Logement : Expulsions de plus en plus nombreuses20/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1807.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Expulsions de plus en plus nombreuses

Le 15 mars a vu la fin de la trêve hivernale des expulsions locatives, qui durait depuis le 1er novembre, et nombre de familles vivent depuis dans l'inquiétude. Le nombre d'expulsions augmente en effet chaque année: celles qui ont donné lieu à l'intervention de la police sont passées de 4359 en 1988 à 6337 en 2001, selon le mouvement ATD-Quart Monde. À Paris, ce chiffre est passé de 1100 à 1500 en un an, et la préfecture a reçu l'an dernier 5200 jugements d'expulsions.

Le nombre croissant de familles menacées d'expulsion va de pair avec l'augmentation de la pauvreté, le manque de logements sociaux à des prix abordables et les loyers qui s'envolent dans le secteur libre (+9,2% l'an passé!) Quand on a perdu son emploi, sans espoir d'en retrouver, et que ses ressources diminuent chaque année, il est impossible de faire face à toutes les charges, en particulier le loyer qui absorbe la majeure partie du revenu.

Mais parmi les "squatteurs" expulsables se trouvent aussi nombre de familles disposant d'un revenu, prêtes à payer pour avoir un logement décent, et qui sont sur des listes d'attente de HLM depuis des années sans qu'on leur propose mieux qu'une pièce à l'hôtel ou dans un foyer... quand on leur propose quelque chose. Car si la construction d'immeubles de bureaux a progressé l'an passé, celle de logements sociaux a connu un recul. La loi "solidarité et renouvellement urbain", qui faisait obligation aux communes de plus de 50000 habitants d'arriver à un pourcentage de 20% de logements sociaux dans leur parc immobilier d'ici à vingt ans, est aisément contournable et, si une ville comme Bobigny, en banlieue parisienne, comporte 60% de logements sociaux, Neuilly-sur-Seine, la ville de Sarkozy, n'en a toujours que...0,3%!

Et si, comme le propose le ministre du Logement, de Robien, on abolit la loi de 1948 qui fixe encore des loyers modiques pour certains logements anciens ne répondant pas à des normes de confort, ce sont des centaines de milliers de familles qui n'auront plus les moyens de payer leur loyer et risquent alors de se retrouver à la rue.

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