La grève des postiers de Pringy-Argonay (agglomération nord d'Annecy) a finalement tenu plus de quinze jours. D'autres bureaux du département s'étaient joints à eux du jeudi 6 mars jusqu'au lundi 10. Ils s'opposaient à la remise en cause des remplacements en cas d'absence, des repos compensateurs, des embauches, c'est-à-dire à toute une série de mesures visant à "rentabiliser" à outrance, au détriment des postiers mais tout autant des usagers.

Car c'est au nom des mêmes critères que, au cours de la seule année 2002, quatorze communes de Haute-Savoie ont été touchées: dans cinq d'entre elles La Poste a fermé; dans cinq autres c'est à la commune de prendre en charge financièrement l'agence postale communale; dans quatre autres, le bureau ne fonctionne plus qu'en horaires réduits: c'est-à-dire que c'est le prélude à la fermeture. Il n'y a pourtant pas moins de courrier à traiter, tout au contraire, car la population s'accroît très rapidement sur le département.

Et ce n'est pas fini car en fait, avec quelques autres départements, la Haute-Savoie a été choisie comme "département pilote" de cette politique visant à démanteler le service public en se débarrassant progressivement des bureaux de poste des zones rurales (qui représentent la moitié des bureaux du département). Sur les bureaux restants, le but est de développer les services financiers au détriment du courrier aux particuliers, jugé non rentable.

Outre cette grève des postiers, des réactions de la population ont déjà eu lieu ces derniers mois, comme à Dingy-Saint-Clair contre la fermeture du bureau. Ce n'est sans doute pas fini!