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- Lutte ouvrière n°1807
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Leur société
Guerre... et attaques en règle contre le monde du travail
"Malgré l'Irak, les réformes continuent", se félicite Raffarin. Ou plus exactement, la sauvage agression contre l'Irak, préparée depuis des mois, et qui a permis à Chirac et à son gouvernement de rallier une partie de l'opinion publique en faisant mine de s'opposer à la guerre -tout en coopérant militairement avec les USA-, fait passer au second plan les attaques en règle que le gouvernement mène imperturbablement contre le monde du travail.
Dans une longue interview au journal Les Échos, Raffarin affirme que le gouvernement ne cherche pas "à utiliser la guerre à des fins intérieures, ni sur le plan économique, ni sur le plan politique". Mais jusqu'à présent elle lui facilite d'autant plus les choses que les dirigeants des partis de gauche comme des centrales syndicales se sont empressés de se ranger derrière Chirac et que rien n'a été fait pour permettre à la classe ouvrière de résister efficacement aux attaques du gouvernement et du patronat. La manifestation du 1er février sur les retraites est restée sans suite et aucun plan de lutte n'a été proposé permettant aux travailleurs de créer un rapport de forces plus favorable.
Raffarin continue à faire mine de se concerter avec les organisations syndicales. Les réunions de travail et autres tables rondes se multiplient sur l'emploi, sur les retraites, sur la formation professionnelle, etc. Ces rencontres sont destinées à neutraliser les confédérations et à démobiliser les travailleurs. D'ailleurs la CFDT ne veut pas entendre parler de nouvelle manifestation avant la fin de ce qu'elle appelle des négociations. Les autres confédérations se sont tout de même décidées à appeler à une nouvelle journée d'action pour le 3 avril. Il est temps!
Raffarin annonce pourtant la couleur: "L'année 2003 sera difficile" et se sert du ralentissement économique et du déficit budgétaire pour faire comprendre qu'il faut faire des économies. Oh, certes il enveloppe ses projets dans un discours lénifiant sur les bonnes intentions du gouvernement qui "souhaite un service public modernisé, des usagers satisfaits et des fonctionnaires plus heureux"! C'est prendre les gens pour des demeurés, au moment où il s'apprête à tailler dans les effectifs de la fonction publique, à se passer de milliers de contractuels, à se débarrasser de 110000 fonctionnaires de l'Éducation nationale pour les laisser à la charge des collectivités locales, à faire des économies sur tous les services publics, de la santé aux transports en passant par l'Éducation nationale.