A bas l'intervention en Irak ! A bas la guerre !20/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1807.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

A bas l'intervention en Irak ! A bas la guerre !

Le massacre programmé depuis des mois va donc se déclencher, si cela n'est pas déjà fait au moment où ce journal sera distribué. Les quelque 300000 hommes rassemblés aux frontières de l'Irak vont envahir ce pays. Un déluge de bombes et d'obus va semer la mort dans sa population. Ce sera la réédition, douze ans plus tard, en pire sans doute, de cette première guerre du Golfe, dont on connaît le dramatique bilan: des centaines de milliers de victimes, auxquelles se sont ajoutées les souffrances et les morts provoquées par l'embargo qui a suivi.

On n'essaye même pas, cette fois, de nous faire croire que cette guerre sera chirurgicale, n'atteignant que des objectifs militaires. Qui le croirait d'ailleurs? On ne cache plus qu'elle fera de nombreuses victimes, du côté irakien évidemment, et beaucoup moins, mais un peu quand même, au sein des troupes d'intervention. Pour seule justification, on nous dit que c'est le prix à payer. Mais à payer pour quoi?

Pour établir en Irak un régime démocratique remplaçant la dictature de Saddam Hussein? Qui peut croire à une telle fable? Les régimes sur lesquels se sont appuyés les autorités américaines et leurs alliés pour préparer l'invasion de l'Irak ne sont pas plus démocratiques. Tous, aussi bien l'Arabie Saoudite que le Koweït, sont des régimes absolutistes et encore plus réactionnaires que l'Irak. Et cela ne dérange ni Bush, ni Blair, ni les dirigeants des autres grandes puissances, ni l'ONU.

Les dirigeants américains ne font pas mystère de leurs intentions quand ils déclarent qu'ils vont remplacer Saddam Hussein par un régime à leur dévotion, surveillé par un comité de surveillance composé de représentants américains. Ce ne sera pas pour assurer plus de libertés au peuple irakien, qui continuera à subir la misère sans pouvoir se défendre plus qu'avant. Et le peuple kurde ne trouvera pas plus de liberté non plus.

Tout le monde va souffrir de cette guerre, si ce n'est quelques dizaines de grands trusts. Ceux du pétrole, principalement. Et au-delà de ceux qui veulent mettre la main sur tout ce qui est profitable en Irak même, il y a tous ceux qui mettent le Moyen-Orient en coupe réglée et qui veulent que leur ordre y règne.

Alors oui, cette guerre est injuste et révoltante. Parce qu'elle va se traduire par le massacre de toute une population, déjà exsangue, qui n'est pourtant en rien responsable d'un dictateur mis en place par les grandes puissances elles-mêmes. Elle est odieuse parce qu'il s'agit, pour Bush et Blair qui l'ont décidée, et pour tous ceux, plus hypocrites, qui leur laissent les mains libres, de remplacer une dictature par celle, non moins odieuse, des compagnies pétrolières et des trusts, appuyée sur les troupes d'occupation de la plus puissante armée du monde.

Cette guerre nous concerne tous. D'abord parce que ce sont les populations qui vont payer la note, y compris ici. La récession économique qu'elle entraînera conduira le gouvernement à réduire encore les crédits pour les dépenses sociales et collectives.

Mais n'oublions pas que les dirigeants de ces grandes puissances impérialistes, qu'ils soient parmi les belligérants ou qu'ils fassent semblant de s'en démarquer comme Chirac, sont des adversaires du monde du travail. Chirac en particulier se servira de la popularité qu'il s'est acquise en se démarquant de Bush pour nous faire accepter les mesures dirigées contre les travailleurs que le gouvernement Raffarin se prépare à prendre.

Cette guerre n'est pas la nôtre. Et nous devons l'affirmer en manifestant, sur les lieux de travail et en participant à toutes les initiatives protestant contre cette guerre ignoble.

Partager