Lundi 10 et mardi 11 mars, les directeurs d'EADS, le groupe européen d'aéronautique et de défense, ont annoncé à la presse et aux syndicats leur nouveau plan de suppression de 1 700 emplois dans la branche Espace de cette société. Cette branche fabrique principalement le lanceur Ariane5 et des satellites.

C'est un nouveau plan qui s'ajoute à celui décidé depuis 2002, et qui comptait 1 600 suppressions de postes dans cette même branche. D'ici 2004, c'est 3700 emplois qui vont disparaître, sur un effectif global d'un peu plus de 10000 travailleurs répartis en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne: 35% au total!

Les raisons invoquées par Camus, le directeur français du groupe Lagardère, et Hertrich, celui de Daimler, sont claires: les "pertes" que ceux-ci annoncent (268 millions d'euros) sont pour une bonne part des "provisions importantes destinées à couvrir les frais de restructuration". En d'autres termes, les frais du programme de suppressions de postes et de réorganisation de la branche.

Ces directeurs arguent dans leur présentation d'une dégradation des activités spatiales (moins de commandes de satellites) et des fluctuations du dollar (ce qui revient régulièrement dans leurs discours depuis des années).

Mais ce qu'ils oublient de dire, c'est que les années précédentes EADS a fait des bénéfices mirifiques, qu'ils ont étalés sans vergogne en s'autofélicitant à chaque présentation de bilan.

Leur but est de continuer à arroser copieusement leurs actionnaires en "accélérant la restructuration de la division concernée pour sortir du rouge en 2004". Ces actionnaires seront alors satisfaits. Leur fortune continuera à gonfler, en ayant fait porter tout le poids de la rentabilisation aux travailleurs de la branche Espace.