8 mars : Le succès de la marche des femmes pour l'égalité13/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1806.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

8 mars : Le succès de la marche des femmes pour l'égalité

La manifestation traditionnelle de la journée internationale des femmes à Paris, le samedi 8 mars, a été marquée, cette année, par le succès de la marche des femmes des quartiers pour l'égalité. Elles étaient très nombreuses à défiler, beaucoup de jeunes bien sûr, mais aussi des femmes plus âgées et des hommes venus les soutenir.

"Ni putes ni soumises" avaient inscrit sur une forêt de petites pancartes, comme sur leurs tee-shirts, les jeunes filles des cités de banlieue qui, au coude à coude, se pressaient dans le cortège.

Leur marche était partie depuis plus d'un mois de Vitry-sur-Seine, là où Sohane, une jeune fille de dix-sept ans, avait été brûlée vive par un garçon à qui elle résistait. Depuis, les jeunes filles des quartiers avaient sillonné le pays, s'arrêtant dans de nombreuses villes où elles clamaient le droit des femmes à l'égalité, à la liberté et à la dignité "pour mieux vivre dans les quartiers".

Ce ne fut pas toujours facile pour elles car, dans certaines réunions où elles défendaient leurs droits les plus élémentaires, elles se sont retrouvées à devoir tenir tête à ceux qui, au nom des traditions ou de la religion, leur déniaient le droit à la dignité qu'elles réclamaient. Mais partout, par la force de leurs convictions, elles sont parvenues à emporter l'adhésion de la majorité du public venu les soutenir et neutraliser ceux qui les critiquaient.

D'ailleurs, un des slogans criés lors de la manifestation du 8 mars, "ni voile ni viol", souligne bien les pressions qu'elles doivent subir de la part des obscurantistes religieux et de certains mâles de leur entourage, capables de violence quand il s'agit d'imposer leurs idées rétrogrades à l'égard des femmes.

Dans un monde où la montée des idées réactionnaires touche toutes les couches sociales, y compris les milieux populaires, les jeunes femmes des quartiers ont eu le courage de dire "non" aux préjugés dégradants qui parfois peuvent conduire au meurtre. Le combat pour le droit à l'égalité entre hommes et femmes qu'elles mènent avec dignité doit être poursuivi et soutenu par ceux qui luttent contre toutes les formes d'oppression. C'est un combat qui fait partie intégrante de celui pour l'émancipation sociale.

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