Lors de l'élection de Chirac, bien des sans-papiers voulaient croire aux promesses du nouveau gouvernement, disant qu'il choisirait une façon humaine de régler le problème. Par milliers, des sans-papiers ont déposé de nouveaux dossiers. Une nouvelle fois leur espoir trahi et l'absence de toute perspective pèsent sur leur moral. Pourtant, ils ne baissent pas les bras.

Des divisions sont apparues, en particulier dans la Coordination du 93 (Seine-Saint-Denis) qui s'est scindée. Un collectif Solidarité avec les sans-papiers est né, qui siège encore au centre de Saint-Denis. Son existence est cependant menacée. Leur local, au 42 rue de la Boulangerie à Saint-Denis, n'a plus ni téléphone ni électricité. C'est dans ce local que sept sans-papiers ont commencé une grève de la faim. Ils ont tous plus de dix ans de présence en France et entrent donc dans le cadre de la loi pour être régularisés. Mais comme des centaines d'autres, leurs dossiers sont en attente, bloqués dans des préfectures qui délivrent des titres de séjour au compte-gouttes, comptant sur la démoralisation des demandeurs.

Nous soutenons sans exclusive le combat que ces sans-papiers mènent depuis des années pour avoir le droit de vivre normalement. Et nous dénonçons l'hypocrisie de ce gouvernement, plus prompt à renvoyer ces travailleurs pauvres dans leurs pays plutôt qu'à faire respecter les lois dont il est l'initiateur.

L'exigence des sans-papiers d'obtenir la régularisation des dossiers déposés de longue date, la revendication de la régularisation immédiate de tous les sans-papiers sont une seule et même lutte, que nous soutenons sous toutes ses formes.

Manifestation pour la régularisation des sans-papiers Samedi 22 mars à 14 heures à Paris, Place de Clichy