Lundi 3 mars, le personnel du Musée de l'Homme s'est rassemblé place du Trocadéro à Paris, devant le musée, pour s'opposer à sa fermeture et à son démantèlement.

À 11 heures l'intersyndicale CGT-FO et SUD avec l'appui du personnel et de nombreux soutiens -chercheurs, représentants d'autres musées, enseignants, plus de 300 personnes- a tenu une conférence de presse pour une nouvelle fois dénoncer et s'opposer au choix des gouvernements et de Chirac.

Fin 2001, le personnel avait déjà fait deux mois de grève, en vain, pour protester contre l'état d'abandon du musée, le manque de rénovation et de moyens depuis des années.

Aujourd'hui, le gouvernement a décidé de déménager les 300000 objets des réserves pour les stocker dans des caisses, et de fermer la bibliothèque et la photothèque, ce qui stoppe le travail des chercheurs et étudiants. Et dès ce 3 mars, il voulait fermer presque toutes les salles d'exposition en mettant aussi en caisses les objets exposés, supprimant ainsi toutes les visites, dont les scolaires, qui sont nombreuses. Pourtant, le futur Musée des Arts premiers voulu par Chirac quai Branly ne doit ouvrir que dans trois ans, alors pourquoi cette précipitation?

Les salariés, qui sont plus de cent, des gardiens aux scientifiques, s'inquiètent pour leur avenir et leur reclassement.

Et de nombreux scientifiques présents s'élevaient contre le choix de privilégier dans le futur musée Branly l'unique aspect esthétique des objets (comme dans les nouvelles salles du Louvre) au détriment de ce que faisait le Musée de l'Homme: étudier les civilisations, au travers de ces objets, dans toutes leurs spécificités.

Ils craignent aussi un détournement des 300000 objets vers la spéculation privée des marchands d'art. Et ils s'interrogent aussi sur les raisons de l'abandon du Musée de l'Homme: les locaux du Palais de Chaillot sont un lieu prestigieux pour le tourisme et là aussi des opérations immobilières spéculatives sont peut-être prévues.

L'intersyndicale et le personnel ne veulent pas en rester là et ont décidé de s'adresser par tracts aux scientifiques et aux universitaires.