Metaleurop : La mobilisation ne faiblit pas06/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1805.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Metaleurop : La mobilisation ne faiblit pas

Cela fait maintenant plus d'un mois que les 830 travailleurs de Metaleurop ont été jetés à la rue par les actionnaires de Glencore, qui ont retiré leurs capitaux et condamné leur usine au dépôt de bilan. Et depuis plus d'un mois, des assemblées générales ont lieu dans la cantine de l'usine tous les matins, avec entre 300 et 600 participants.

Les manifestations se succèdent aussi dans les rues de Lille, Douai, Béthune, accompagnées à chaque fois par des opérations escargots sur les routes de la région. La prochaine manifestation devait avoir lieu jeudi 6 mars dans les rues de Lens. L'objectif était de regrouper les travailleurs victimes des nombreux plans dits "sociaux" qui ravagent la région en ce moment: Metaleurop bien sûr, mais aussi Testut, Alcatel et de très nombreuses petites entreprises. Au total, c'est la disparition de plusieurs milliers d'emplois qui est programmée et chaque jour amène de nouvelles annonces de licenciements.

Les travailleurs de Metaleurop sont conscients qu'ils ne sont pas seuls et c'est pourquoi cette manifestation concerne tous les travailleurs, y compris ceux qui ont encore un emploi aujourd'hui, car personne ne peut plus se dire assuré de le conserver demain. Le dernier exemple en date, c'est le transporteur Bils Deroo, qui assure aujourd'hui tous les transports de l'usine Renault de Douai. Le dépôt de bilan menace, et près de 1000 emplois supplémentaires sont concernés.

Pour Metaleurop, il n'y a toujours pas de repreneur sérieux à l'horizon. Aucun patron ne veut assumer le coût d'une dépollution du site gorgé de métaux lourds. Si des repreneurs se présentent, c'est qu'ils auront eu l'assurance de recevoir des aides publiques conséquentes. Visiblement, cela se discute au niveau de l'État et du Conseil régional. Le président du Conseil régional a annoncé qu'il étudiait un "plan de relance de l'emploi dans la région de Lens". Il se dit prêt à mettre des fonds publics dans l'affaire. Mais personne ne parle de "mettre des fonds" pour assurer aux travailleurs de Metaleurop leur salaire ou leur retraite! C'est ainsi que le seul engagement un tant soit peu sérieux jusqu'à présent, c'est de proposer un FNE pour une centaine de travailleurs, les plus âgés.

Les travailleurs l'ont remarqué, bien évidemment, et ils ont décidé d'accentuer leur pression sur les élus locaux, députés, maires et conseillers régionaux ou généraux. Quelques manifestations ont eu lieu pour rappeler à ces élus leur promesse d'aider la lutte des Metaleurop: ils avaient promis de payer les bus pour les déplacements par exemple, mais cette promesse semble oubliée depuis que le gouvernement leur a accordé une zone franche.

Le mardi 4 mars, par exemple, 300 travailleurs de Metaleurop sont venus voir le maire de Douai, Jacques Vernier, président du groupe UMP du Conseil régional, pour lui réclamer un soutien financier. Il était absent, comme par hasard... Les travailleurs ont promis de revenir en force au conseil municipal de Douai, le vendredi 7 mars, "pour peser sur les décisions qui seront prises". Des élus sous étroite surveillance, voilà qui ne pourrait leur faire que du bien!

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