Samedi 8 mars, les femmes (et les hommes qui les soutiennent) de la "Marche des femmes des Quartiers contre le ghetto et pour l'égalité" arrivent à Paris et appellent à manifester avec elles dans le cadre de la Journée internationale des femmes. Lutte Ouvrière se joint à cet appel à venir nombreux manifester ce jour-là (rendez-vous à 14 heures, place de la République).

"Ni putes ni soumises!" ont inscrit les femmes des quartiers comme slogan de leur marche, sur leurs tee-shirts, sur les tracts distribués partout où elles sont passées. Leur marche était partie le 1er février de Vitry-sur-Seine, là où la jeune Sohane avait été brûlée vive par un garçon auquel elle ne voulait pas céder. Elles ont fait étape dans de nombreuses villes du pays (Rennes, Bordeaux, Marseille, Grenoble, Strasbourg, Lille et des villes de banlieue de la région parisienne), suscitant réunions et débats pour dénoncer "la régression de la situation des femmes des quartiers" populaires des villes et leur refus de subir cette régression sans réagir.

Dans les cités de banlieue où s'accumulent la misère et l'exclusion, des femmes refusent de se taire et dénoncent les injustices qu'elles subissent, au nom d'une prétendue "tradition" ou d'une religion qu'on veut leur imposer. Elles se mobilisent pour, disent-elles, changer la vie dans les quartiers, dans les familles, pour en finir avec un sexisme omniprésent, une violence verbale et physique insupportable. Elles veulent briser, ainsi qu'elles l'écrivent, le "silence sur nos vies, sur celles qui ont fugué, qui font le ménage du matin au soir, qui se cachent pour aimer ou se retrouvent maman à peine sorties de l'enfance" et elles déclarent: "Pour nous, la lutte contre le racisme, l'exclusion et celle pour notre liberté et notre émancipation sont un seul et même combat."

C'est dans ce combat que s'inscrit la manifestation du 8 mars. Et, ce jour-là, tous ceux qui se sentent solidaires de leur démarche courageuse doivent venir les soutenir.