Mercredi 26 février, devant le tribunal de Caen, nous étions nombreux à accompagner Alain Hébert pour prendre connaissance du jugement de la cour d'appel. Ce fut d'abord le soulagement car Alain n'irait pas en prison, puis très vite l'indignation, car il était tout de même condamné, même si c'était avec sursis (six mois), pour un acte qu'il n'a pas commis.

Alain Hébert, secrétaire de l'union locale CGT de Cherbourg, avait été condamné en première instance à une peine de six mois de prison, dont un mois ferme, un gendarme s'étant plaint d'avoir été agressé par le syndicaliste lors d'une manifestation en juin 2002 contre la fermeture de l'hôpital maritime de Cherbourg. Le procès avait montré qu'il n'en était rien et le dossier d'accusation était vide.

Au procès en appel, la défense produisait même une photo parue dans le journal Ouest France, prouvant, s'il le fallait, que le gendarme n'avait été victime d'aucune violence. Nous étions plusieurs milliers, dont de nombreux travailleurs des différents arsenaux du pays, à être venus manifester notre soutien à notre camarade lors de ce procès en appel en janvier dernier.

Ce mercredi 26 février, deux cars avaient donc été affrétés de Cherbourg pour accompagner Alain Hébert. Sur place, étaient présentes de nombreuses délégations, notamment de Saint-Lô et Caen. Au total, nous étions 200 à attendre le verdict. Une fois revenus à Cherbourg, un rassemblement était prévu pour ceux qui n'avaient pu faire le déplacement: 300 personnes attendaient Alain Hébert pour prendre connaissance du jugement.

Si de nombreux commentaires manifestaient une certaine indignation concernant la condamnation, beaucoup d'entre nous se félicitaient tout de même de la mobilisation qui avait entouré cette affaire. Car, sans elle, il est à parier qu'Alain Hébert aurait dormi en prison.