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Leur société
Guadeloupe, Martinique : Aucune illusion dans un changement de statut!
Dans son édition du 8 février, le journal trotskyste antillais Combat Ouvrier fait le point sur les changements de statut que devraient connaître les départements antillais, notamment après la réunion du "Congrès" annoncée le 17 mars à Versailles par Chirac pour modifier la Constitution. Nous publions de larges extraits d'un article consacré à cette question.
Désormais, il ne reste au gouvernement qu'à réunir son "Congrès" à Versailles pour faire voter les modifications de la Constitution qui légaliseront une nouvelle décentralisation. Les Assises pour les libertés publiques, sorte de show ministériel itinérant pour rallier l'opinion des notables, sont finies (...).
Les partis autonomistes ou indépendantistes (ainsi que les PC guadeloupéen et martiniquais) s'étaient alliés avec Michaux-Chevry (la représentante de la droite gouvernementale) en signant conjointement la déclaration de Basse-Terre sur la "région autonome". Ils sont aujourd'hui largués par la manoeuvrière qu'elle n'a jamais cessé d'être. Elle voulait un consensus réalisé autour de sa personne. Elle l'a eu pendant quelque temps, juste celui de voir revenir au pouvoir ses amis de la droite, aujourd'hui majoritaire en France.
(...) Cette "déclaration" (celle de Basse-Terre) qu'on nous avait présentée comme historique, comme une chance de faire avancer au moins "l'autonomie", etc. et que divers courants indépendantistes voyaient même déjà comme un tremplin idéal, a accouché d'une souris, la décentralisation! (...)
Alors, tous ceux qui comptaient sur un "petit coup de pouce du destin" en sont pour leur frais (...). Autant ouvrir les yeux et se dire que ni cette décentralisation, ni aucune réforme de l'Etat faite par lui-même ne permettra aux classes laborieuses de changer leur sort. Tout au plus pourront-elles profiter des failles, des ouvertures dans le système pour rassembler leurs forces, pour les mobiliser et devenir plus aptes à se défendre et à faire reculer leurs oppresseurs.
Il y aura un référendum pour dire quelles modifications du statut on veut. A vrai dire il serait étonnant que la question soit posée de façon à nous permettre de choisir vraiment ce qui nous intéresse. (...) Petit avantage pour les classes laborieuses, mais pas dérisoire: ce pouvoir exécutif local, qui aura une partie des pouvoirs de l'Etat, se trouvera géographiquement plus près, à Fort-de-France ou Basse-Terre. Autant dire que les travailleurs et tous les pauvres, les chômeurs, ne devront pas se gêner pour y aller et lui dire ce qu'ils pensent de ses actes néfastes et l'obliger à les corriger dans le bon sens.