Dans son éditorial du 24 février, repris par une dépêche de l'AFP, Arlette Laguiller, après avoir dénoncé la guerre qui s'approche comme une guerre abjecte dans ses objectifs, comme dans la manière de l'imposer, affirmait que présenter Chirac comme le défenseur de la paix "est une fumisterie". Elle regrettait au passage que le PC comme le PS soutiennent pourtant Chirac et sa politique et sèment, par la même occasion, l'illusion que la diplomatie française arrêtera la guerre .

Il n'en fallait pas plus pour que le Parti Communiste se justifie. C'est ainsi que Patrice Cohen-Seat, membre de la direction du PC, a répondu dans un communiqué, puis dans une lettre ouverte à Madame LAGUILLER parue dans l'Humanité du 26 février, en affirmant qu'agir pour que la France utilise son droit de veto, ce n'est pas cautionner un homme. Mais comment ne pas voir que c'est le cautionner quand, comme le PCF, on prône en même temps les vertus d'un rassemblement (...) vital pour la paix qui interdirait toute remise en cause de la politique de Chirac et toute mise en garde qu'il faudrait taire parce qu'elle contribue à la division .

Après avoir appelé à voter pour Chirac sauveur de la démocratie, il faudrait se rassembler en silence derrière Chirac sauveur de la paix? Un choix politique de plus qui, n'en déplaise aux dirigeants du PCF, ne rapportera rien ni aux travailleurs qui doivent s'opposer à la politique de Chirac pour se défendre, ni à ceux qui veulent lutter contre la guerre contre l'Irak. Un renoncement qui ne rapportera rien non plus au Parti Communiste.