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Leur société
Cabinet Michael Page : Des appréciations qui sentent les cabinets
"Type Afrique du Nord chauve. Ressemble à l'acteur Farid Chopel. Fait un peu petite frappe... pas une flèche"; une "tête de raton-laveur. Regard pas très franc. Pas beaucoup de charisme. D'origine algérienne".
"Look vendeur du Sentier, cheveux bruns gominés. Fait branleur. Glandeur". "Black à lunettes, regard fuyant... T'as envie de lui donner un grand coup de pied dans le cul, potentiel limité". Ces appréciations, où le mépris n'est dépassé que par la bêtise, ont été portées sur des candidats à l'embauche par des consultants du cabinet Michael Page, cabinet paraît-il respectable.
Dans ce véritable florilège des préjugés, le sexisme n'était bien sûr pas absent: "Pas très sexy, l'Asiatique, petite taille, style moyen". "Blonde décolorée, fade, anneau aux oreilles, diams dans le pif", "Assez forte, limite obèse", "Vieille fille, pas très raffinée, ne fait pas nette sur elle, gilet de grand-mère".
Evidemment, quand on se fait prendre, cela fait un peu mauvais genre. Et la direction du cabinet, un peu gênée aux entournures, explique qu'il s'agit là de dérapages isolés d'une minorité de consultants. Des brebis galeuses en quelque sorte.
Sauf que des affaires de cette espèce, impliquant des consultants en recrutement ou tout simplement la hiérarchie d'une entreprise, l'actualité en fournit régulièrement.
Alors, que ce genre d'écrits existent, que les préjugés et la morgue s'étalent sans pudeur, c'est évidemment choquant, y compris d'ailleurs lorsque cela s'exprime de façon plus hypocrite. Mais au fond, que ceux qui font un métier de maquignon finissent par traiter les gens comme du bétail, ce n'est malheureusement que la logique d'un système.