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- Lutte ouvrière n°1803
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Renault-VI Vénissieux (69) : Ras-le-bol des bas salaires
À RVI, à l'occasion des négociations sur les salaires, plusieurs débrayages ont eu lieu à Vénissieux et à Saint-Priest. Ces débrayages ont été bien suivis, en particulier à l'Usine Moteurs, où certains salariés ont fait grève pendant trois jours.
Cette année, la direction a innové en proposant aux syndicats de signer un accord salarial. Elle veut créer un 13ème mois en remplacement des primes de vacances et de fin d'année, avec en contrepartie un blocage des salaires à 1 % d'augmentation par an pour les deux ans à venir.
Les salaires les plus élevés s'en tireront le mieux, contrairement aux bas salaires.
Lors de réunions d'information syndicale, le ras-le-bol s'était exprimé sur les bas salaires. La direction avait tellement insisté en prétendant que nous étions les mieux payés de la région que cela avait suscité l'indignation, d'autant plus que les cadres avaient touché une prime d'objectif de 10 % de leur salaire annuel. Le principe d'une grève avait donc été voté, surtout par des jeunes qui ne voulaient pas uniquement un débrayage.
Lundi 10 février, l'équipe du soir, à l'appel de tous les syndicats ouvriers, a commencé la grève dès la prise de poste. Elle a duré toute la journée pour une partie de l'Usine Moteurs, en particulier là où se trouvaient les plus jeunes. Des débrayages d'une à quatre heures ont aussi eu lieu dans d'autres secteurs. Le lendemain matin, la grève a continué et nous nous sommes retrouvés à 300 au rassemblement sur les lignes de montage.
Les grévistes sont partis en manifestation à un kilomètre de là, au lieu d'une réunion qui devait se tenir avec la direction mais que celle-ci a finalement suspendue. Les grèves et les débrayages se sont poursuivis mercredi et jeudi, plus ou moins longs et plus ou moins suivis selon les secteurs, à l'appel de la seule CGT.
Finalement, la direction n'a modifié que quelques détails de son projet d'accord qui, pour être appliqué, doit être ratifié par des syndicats représentant 50 % des inscrits ou 75 % des exprimés aux élections professionnelles, ce qui implique la signature de la CGT, avec d'autres.
À Vénissieux et à Saint-Priest, les militants ouvriers et les syndiqués de la CGT sont en majorité contre la signature de l'accord de modération salariale. Mais les dirigeants CGT du groupe ont très envie de signer, prétextant que dans les autres établissements, les syndiqués et les salariés seraient pour la ratification. Aussi, pour préparer une éventuelle signature, les dirigeants de Vénissieux veulent organiser une consultation de l'ensemble du personnel, syndiqués et non-syndiqués, grévistes et non-grévistes.
Mais si la CGT signait, une partie de sa base serait profondément écoeurée. Jusqu'à présent la direction n'a pas eu besoin d'un accord des syndicats pour donner 10 % aux cadres. Elle n'a pas besoin d'un accord pour augmenter nos salaires.