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Dans les entreprises
Metaleurop (62) : Les travailleurs ne renoncent pas
Depuis le jeudi 16 janvier, les travailleurs de Metaleurop, la fonderie de plomb et de zinc de Noyelles-Godault, savent que les actionnaires principaux ont retiré leurs capitaux. Leur usine est en faillite et sera probablement déclarée bientôt en liquidation judiciaire.
Personne ne croit vraiment à un repreneur, même si les syndicats continuent d'en faire leur seule revendication. Mais les choses ayant évolué depuis un mois, personne ne croit plus maintenant aux discours des politiciens de droite ou de gauche qui, d'ailleurs, se montrent beaucoup moins souvent aux côtés des travailleurs ou en tête des manifestations.
Les travailleurs qui viennent aux assemblées générales, 300 à 600 suivant les jours sur les 830 de l'usine, ne comptent donc plus réellement que sur eux-mêmes et sur la solidarité des travailleurs des autres entreprises, qui se manifeste en de nombreuses occasions.
Mardi 18 février, 150 ouvriers de Metaleurop sont allés aux portes de la Française de Mécanique à Douvrin, où la direction veut fermer la fonderie. La rencontre fut chaleureuse. C'est un premier pas vers une tournée d'autres entreprises dans la région, une idée qui fait l'unanimité dans les assemblées générales.
Il y a aussi en projet des manifestations à Paris, à Lens et à Lille, avec d'autres travailleurs menacés de licenciement. Un ouvrier de Metaleurop disait avoir découvert que " les salariés d'Air Lib étaient des travailleurs comme lui, car il n'avaient pas droit à plus d'égards de la part des patrons. Pourtant je croyais qu'ils faisaient un métier de privilégiés ". À force de licencier massivement, les patrons favorisent l'unité de la classe ouvrière pour des ripostes plus larges.