Guadeloupe : La grève des employés communaux se poursuit20/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1803.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guadeloupe : La grève des employés communaux se poursuit

Les travailleurs communaux sont toujours en grève dans l'ensemble de l'île, à l'appel du syndicat nationaliste UGTG, depuis un mois. Si au début de la grève toutes les mairies ont été touchées, aujourd'hui les services de 24 municipalités sur 34 restent encore paralysés. Les travailleurs des trois communes de l'île de Marie-Galante sont entrés en grève à leur tour lundi 17 février.

La revendication principale est l'embauche définitive des jeunes embauchés à titre précaire il y a quelques années. Cette précarité concerne selon l'UGTG prés de 5000 jeunes. Leur contrat arrivant à expiration ce mois-ci, les jeunes " précaires " n'entendent pas rejoindre les 30 % de chômeurs que compte la Guadeloupe. L'autre revendication importante est le respect de toutes les dispositions du statut des agents des collectivités territoriales.

Depuis la dernière réunion avec l'association des maires, il n'y a pratiquement plus de discussion entre grévistes et maires. Ces derniers déclarent ne pas avoir les moyens financiers de régler ces problèmes. Des arguments mensongers et hypocrites ont été développés sur les ondes par certains maires sur le respect de la loi ou sur le coût des titularisations. Mais ce qui coûte cher, ce sont les cadeaux nombreux et coûteux au patronat, ce sont les dépenses d'armement, de guerre, les interventions militaires ici ou là. Pas la politique sociale pour favoriser la création de vrais emplois.

Pour l'instant donc, les grévistes maintiennent leur combat. Les cantines scolaires ne fonctionnent plus. Les parents s'en plaignent mais s'organisent tant bien que mal, d'autant qu'eux aussi sont de près ou de loin touchés par le chômage et la précarité. Les ordures s'amoncellent ici et là. Mais les maires trouvent quand même le moyen, avec retard, de faire procéder au ramassage par l'entremise de sociétés privées. Devant les mairies, de nombreux travailleurs sont rassemblés en piquet de grève et affichent leurs revendications sur des banderoles et des pancartes. Le vendredi 14, ils étaient plusieurs centaines à la grande manifestation syndicale unitaire contre la politique du gouvernement Raffarin, pour l'emploi, contre les attaques sur les retraites.

Les grévistes ne sont pas forcément partout majoritaires, mais leur détermination est si forte que le préfet n'a pas encore osé envoyer les forces de l'ordre ouvrir de force les mairies après le jugement en référé, l'y autorisant. Pourtant, le dirigeant de l'UTC-UGTG l'avait publiquement, sur les ondes, mis au défi de le faire. Il faut dire que quelques jours avant le jugement en référé le maire de Pointe-à-Pitre, Henri Bangou avait dépêché les forces de l'ordre pour ouvrir la mairie de Pointe-à-Pitre. Mais les services n'avaient pas fonctionné pour autant.

Alors face à cette grève, une fraction de l'opinion, voire certains militants d'autres syndicats font grise mine. " Les maires n'ont pas les moyens "... " On augmentera les impôts locaux ensuite "... bref, propos de gens qui se veulent " respectables " aux yeux des maires. La grève, les manifestations, les échos bruyants de la lutte les dérangent et ils sont sensibles aux arguments patronaux et à ceux des notables du genre Michaux-Chevry sur la " nécessaire paix sociale ". Mais la guerre sociale pratiquée par le gouvernement Raffarin et les patrons contre les travailleurs, ils ne la voient pas, elle. Ce sont ceux qui se battent qui ont raison.

Les précaires et les communaux titulaires ont raison de poser leurs problèmes et de se battre pour les emplois. Ils méritent le soutien de tous les travailleurs et des chômeurs.

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