France Télécom : En pointe pour les suppressions d'emplois20/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1803.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom : En pointe pour les suppressions d'emplois

France Télécom a annoncé la suppression de 13 000 emplois sur 233 000 à travers différents pays, dont 4500 en Pologne et 7500 en France. Cette nouvelle décision qui augmente encore plus le chômage et se traduit par l'aggravation des conditions de travail de ceux qui garderont leur emploi, relève du gouvernement puisque l'État est, pour l'instant, encore majoritaire à 56,3 % dans le capital de l'entreprise.

Ne sont comptabilisés dans le chiffre de 7500 que les départs prévisibles en retraite ou en préretraite, dont aucun ne sera remplacé, ce qui permet à la direction de France Télécom de dire qu'il n'y aura pas de licenciements en France. Ces gens-là savent jouer avec des mots qui masquent la réalité ! En plus, ils oublient de dire qu'ils ne s'interdisent ni le renvoi des CDD, ni les plans dits " sociaux " dans les filiales.

Ces suppressions d'emplois constituent une nouvelle attaque contre l'ensemble du personnel, dont les conditions de travail ont déjà été mises à mal parce que bien des départs en retraite - et depuis cinq ans en préretraite - n'ont pas été remplacés.L'absence d'embauche pour compenser le passage aux 35 heures a encore aggravé les choses. Ainsi, depuis des années, à l'occasion de restructurations répétées, le personnel a été contraint à chaque fois de postuler pour changement de service. Le recrutement de fonctionnaires était bloqué et celui de contractuels réduit au compte-gouttes, la direction palliant le manque de personnel là où il était le plus flagrant en procédant à des transferts. France Télécom affiche aujourd'hui une volonté d'aller un cran plus loin en gelant pendant six mois un millier de recrutements de contractuels et en mettant en place un " bureau spécial " pour accélérer le départ de fonctionnaires vers d'autres administrations.

Les seuls que le gouvernement et la direction de France Télécom cherchent à satisfaire, ce sont les gros actionnaires. " Les résultats réserveront des bonnes surprises sur la dynamique que j'ai engagée et qui se traduit par une amélioration assez sensible du résultat d'exploitation, comme on le verra ", leur promet le PDG, Thierry Breton. Une assemblée d'actionnaires est prévue le 25 février prochain et l'annonce des suppressions d'emplois vient juste à temps pour remonter le " moral " de la Bourse dont dépend le cours de l'action. Par la même occasion, c'est aussi une façon de préparer une nouvelle étape de la privatisation de France Télécom. En faisant passer la part de l'État en-dessous de la moitié du capital, elle pourrait attiser le désir des groupes financiers.

Les banques et autres organismes financiers qui détiennent la dette de France Télécom ont tout lieu d'être satisfaits. En 2001, les charges financières de l'entreprise (ce que France Télécom verse aux banquiers comme intérêt de ses dettes) ont atteint près de 3, 9 milliards d'euros, plus de quatre fois leur niveau de 1999. Leur montant dépasse même les charges sociales patronales que France Télécom verse aux organismes de Sécurité sociale, et c'est plus qu'un symbole.

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