Compagnies pétrolières : Projet de guerre contre l'Irak : chronique d'une razzia annoncée20/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1803.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Compagnies pétrolières : Projet de guerre contre l'Irak : chronique d'une razzia annoncée

Il ne fait aucun doute que la guerre qui se prépare contre l'Irak, et qui semble imminente, n'est pas sans rapport, même si ce n'est pas la seule raison, avec le pétrole. Suivant les estimations, les ressources pétrolières du pays le placent au 2ème ou 3ème rang mondial et cela suscite bien des convoitises. Les responsables de l'impérialisme américain ne cachent même pas leurs calculs : ainsi un responsable du Pentagone, cité dans la revue Pétrostratégies, estime que " les grandes compagnies pétrolières américaines doivent occuper un rôle de premier plan (en Irak) ". Les compagnies ExxonMobil et ChevronTexaco, déjà installées dans le reste du Moyen-Orient, sont prêtes à faire main basse sur ces régions pétrolifères dans le sillage des armées, de ses massacres et bombardements.

Mais les compagnies américaines ne sont pas les seules à lorgner le pétrole irakien. Et tout le ballet militaire et diplomatique s'effectue sur un fond de rivalités et de calcul entre les lobbies industriels, dont le lobby pétrolier n'est pas le moindre.

Malgré l'embargo, TotalFinaElf, la compagnie française a maintenu un bureau à Bagdad. Elle a d'ores et déjà " présigné " avec l'Irak, un contrat de prospection concernant le gigantesque gisement de Majnoun, à valoir dès que l'embargo sera levé. C'est aussi le cas de compagnies russes, dont la firme Loukoil. Il y aurait ainsi une quarantaine de sociétés pétrolières ayant signé des accords ou pris des contacts avec le régime irakien. L'inquiétude de ces compagnies est bien-sûr de savoir si les contrats avec Saddam Hussein resteront autre chose que des chiffons de papier lorsque les américains auront réussi à imposer leur loi sur l'Irak... Ainsi, le directeur de la production chez Total tente de se rassurer : " Nous nous sentons confiants sur la base de nos relations. A moins que ce pays ne soit mis sous tutelle, les Irakiens auront droit à la parole. Nous avons cherché à prendre de l'avance. À partir du moment où l'on passerait à un régime post-embargo, il n'y a pas de raison que nous ne participions pas au développement pétrolier du pays. Nous, nous avons respecté l'embargo et les lois internationales, nous ne voulons pas être pénalisés ". Propos qui traduisent une naïveté certaine car dans ce monde-là, le " respect des lois " compte moins que le rapport des forces.

D'ailleurs le Pentagone a dénoncé le contrat de Total comme étant " extraordinairement favorable à la compagnie française ".

Comme on le voit, le régime n'est pas encore mort que ces compagnies s'en disputent la dépouille et les richesses.

En attendant, la guerre fait déjà leur affaire. En un an, les bruits de bottes ont fait doubler le prix du baril de pétrole. Total annonce des profits records.

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