La Mairie de Paris fait évacuer les sans-papiers13/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1802.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La Mairie de Paris fait évacuer les sans-papiers

Samedi 8 février, la manifestation des sans-papiers entre République et Nation a rassemblé près de 2000 participants.

Au cours de cette manifestation plusieurs centaines de sans-papiers ont envahi le gymnase Japy, à Paris, pour créer un lieu public permanent où les sans-papiers pourraient s'organiser et faire entendre leur voix et leurs revendications. Car ils constatent au fil des semaines que les déclarations de Sarkozy préconisant des régularisations plus humanitaires et un examen moins pointilleux des dossiers ne sont que des mensonges.

Les préfectures reçoivent des délégations, se font remettre des centaines, voire des milliers de demandes de régularisation de travailleurs présents en France depuis des années, mais les régularisations ne se font qu'au compte-gouttes alors que les expulsions se poursuivent sans ménagement. La mort récente de deux sans-papiers au cours de leur expulsion donne la mesure de l'inacceptable violence qui accompagne ces embarquements musclés que Sarkozy prévoit de multiplier dans les mois qui viennent.

Le soir, des centaines de gardes mobiles et de policiers ont encerclé le gymnase Japy occupé alors par quelque 150 personnes. Mais la Mairie de Paris, propriétaire des lieux, ayant annoncé qu'elle ne demanderait pas l'expulsion, Sarkozy fit retirer toutes les forces policières, laissant la liberté de circulation aux occupants. Les élus du PCF et des Verts présents affirmaient qu'il n'y aurait pas d'évacuation. Mais Delanoë n'a pas tardé à se désolidariser de cette attitude et le dimanche 9 février au soir il demandait officiellement l'évacuation des lieux à laquelle Sarkozy s'empressa de procéder. Il n'y eut pas d'arrestation mais quinze manifestants blessés ont été transportés à l'hôpital Saint-Antoine par les pompiers. Cette intervention suscita une protestation des Verts et du PCF. Néanmoins jusqu'à présent le maire de Paris n'a même pas proposé aux sans-papiers de mettre à leur disposition un autre local public à Paris.

Mardi 11 février, quelques centaines de manifestants ont protesté en se rassemblant devant l'Hôtel de Ville. Mais aucune délégation n'a été reçue.

Différents collectifs de sans-papiers prévoient de multiplier les actions car des milliers d'entre eux ne peuvent accepter qu'on leur refuse le droit de vivre normalement, au grand jour, avec les droits élémentaires des travailleurs.

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