ISF : Cet odieux impôt sur leur fortune13/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1802.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

ISF : Cet odieux impôt sur leur fortune

Lors de l'examen d'un projet de loi sur " l'initiative économique ", les députés de l'UMP ont présenté une avalanche d'amendements visant à alléger l'ISF, l'impôt sur la fortune créé en 1989 et qui touche les patrimoines privés dépassant la coquette somme de 720 000 euros, soit 4 723 000 francs. Ces politiciens de droite contestent sans doute tout impôt sur quelque fortune que ce soit. Mais le plus révoltant, pour eux, est que l'ISF s'applique aux fortunes professionnelles, c'est-à-dire au capital investi dans l'industrie ou le commerce. Un député UMP l'a dit au cours de la discussion : " L'entrepreneur est sacré. Aidons-le ! Aimons-le ! "

Cédant volontiers, le gouvernement a repris plusieurs de ces propositions. Le total des exonérations représente un demi-milliard d'euros (20 % de ce que rapporte l'ISF). En bénéficieront ceux qui investissent dans des PME dont le siège est dans un État de l'Union européenne, les actionnaires conservant pendant six ans un quart ou un tiers des titres d'une société, ainsi que les dirigeants d'entreprises.

Comme le dit Alain Madelin, candidat Démocratie Libérale aux dernières présidentielles et actuellement député UMP, " donner son argent à un entrepreneur plutôt qu'au percepteur, ça ne peut être que profitable pour la croissance ".

Pour Madelin, il s'agit explicitement de la croissance des entreprises. Mais tous prétendent que ces allégements de l'ISF seraient efficaces pour empêcher les fuites de capitaux vers l'étranger et pour créer des emplois. Comme si ces pauvres patrons ne gagnaient pas assez d'argent en France et qu'il faille les y aider par des cadeaux fiscaux !

Les statistiques portant sur l'ISF réduisent à néant ces prétendus arguments économiques. Selon le syndicat des impôts Snui, en dix ans, de 1991 à 2000, le nombre d'imposables au titre de l'ISF a augmenté de 64 %, et les sommes récoltées de 120 %. Mais ces sommes ne dépassaient pas 2,5 milliards d'euros : 21 fois moins que l'impôt sur le revenu et 44 fois moins que la TVA. Autrement dit, les riches sont de plus en plus riches et de plus en plus nombreux, et ce n'est pas cet " odieux " ISF qui écorne leurs fortunes.

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