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Dans les entreprises
GIAT Industries, Banque de France... Le gouvernement en première ligne pour supprimer des emplois
Après les menaces d'un nouveau plan de suppressions d'emplois contre les salariés de Giat Industries dans le secteur de l'armement (voir LO du 7 février), ceux de la Banque de France sont à leur tour attaqués par le gouvernement Chirac-Raffarin.
En ce qui concerne Giat Industries, la responsabilité en revient à Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'armée. Son prédécesseur socialiste avait déjà laissé entendre qu'un plan de restructuration était à l'étude, l'attaque se précise aujourd'hui puisqu'il est question de supprimer 3 000 des 5 700 emplois qui subsistent. Cette annonce a entraîné, le 3 février, une manifestation des travailleurs de Saint-Etienne, de Saint-Chamond et de Roanne.
Maintenant, il est aussi question de supprimer 3 200 emplois sur 16 000 à la Banque de France. Bien que la direction ait assuré qu'il n'y aurait aucun licenciement, les syndicats chiffrent à environ 1 400 ceux qui toucheraient les personnels non statutaires, d'entretien, de surveillance, tous ceux qui sont tout en bas de l'échelle.
Le gouvernement se retranche derrière une " étude " qui discute doctement de faire disparaître 159 des 211 succursales de la banque. Celles-ci sont implantées dans des villes moyennes ou petites. Ainsi, 24 des 31 fermetures d'ores et déjà programmées le seraient dans des communes de 3 000 à 20 000 habitants, et il est facile d'imaginer quelles conséquences en chaîne peuvent avoir les suppressions d'emplois pour les habitants.
Face à cette menace, les syndicats ont appelé le personnel parisien à une journée de grève et de mobilisation, le jeudi 13 février.
Cette politique du gouvernement ressemble comme deux gouttes d'eau à celle du patronat. D'ailleurs, quand Raffarin s'était affiché au congrès du Medef, il avait montré, à qui en aurait douté, l'étroite complicité qui le lie à l'organisation patronale. Pour le gouvernement, quand cessent des fabrications de Giat Industries destinées à l'armement, il n'est pas question de les remplacer par la production de matériel destiné par exemple au transport ferroviaire ou à l'agriculture, alors que cela permettrait d'utiliser les compétences et les techniques à fabriquer du matériel utile.
Quant à l'annonce des suppressions d'emplois à la Banque de France, elle est justifiée, nous dit-on, parce qu'il s'agirait d'emplois devenus inutiles. Mais comme on voit également les restrictions de personnels de services publics comme La Poste ou les hôpitaux, quand ce n'est pas leur fermeture pure et simple, on doute vraiment que le gouvernement soit bien placé pour décider en matière d'emplois sur d'autres critères de rentabilité que ceux du patronat.