Saint-Denis : Il y a urgence car le lycée tombe en ruines !30/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1800.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Saint-Denis : Il y a urgence car le lycée tombe en ruines !

Les personnels du lycée l'Enna à Saint-Denis ont décidé d'arrêter le travail lundi 27 janvier, en invoquant leur droit de retrait parce qu'ils ne veulent pas mettre la vie de leurs élèves en danger. Une commission de sécurité municipale avait déclaré que l'installation de sécurité incendie était défectueuse et a émis un avis défavorable sur la poursuite d'exploitation du site alors qu'un pyromane y sévit depuis un an.

Cet établissement qui partage ses locaux avec l'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) est l'un des derniers lycées gérés par l'État, qui n'investit plus dans ce type d'établissement universitaire depuis des années. Le fonctionnement courant de l'établissement est géré par la Région, comme tous les lycées, mais les bâtiments restent la propriété de l'État.

Les personnels avaient demandé depuis des années d'être gérés par la Région, de manière à n'avoir qu'un interlocuteur, mais les tractations entre l'État et la Région durent sans que rien n'avance, chacun se renvoyant la balle.

Du coup, les bâtiments construits dans les années 1970 se sont dégradés.

Depuis le début de l'année scolaire, les incidents divers se sont multipliés. Les fenêtres dont les cornières sont usées, s'ouvrent sous l'effet du vent et menacent de tomber, un dérouleur de store a chuté sur la tête d'un élève (sans le blesser fort heureusement), des incendies d'origine électrique se sont déclarés, le chauffage dans les ateliers est insuffisant, la température tombant à 7E en période de grand froid, l'incendie d'une friteuse a provoqué la fermeture de la cantine, déclarée hors norme et dangereuse par une commission de sécurité.

Lorsque la commission municipale de sécurité a déclaré le lycée dangereux, la coupe a débordé. Les personnels et les élèves ont décidé de se rendre le 23 janvier au Conseil régional d'Île-de-France, où ils ont été reçus. Cette intervention a été utile puisque la Région s'est engagée à reprendre les locaux sans exiger, comme c'était le cas auparavant, de l'État des travaux de mise en sécurité. Réconfortés par cette première petite victoire, les personnels ont fait appel aux parents d'élèves et une assemblée générale de 115 personnes réunissant personnel, parents d'élèves et élèves, décidait d'accueillir le représentant du Rectorat (c'est-à-dire de l'État). Une délégation d'une trentaine de personnes a fait part de ses revendications : la cession des locaux à la Région et la restauration de la sécurité incendie. Certains parents étaient indignés d'apprendre que, depuis des mois, il n'y avait qu'un extincteur par étage dans les bâtiments. Les personnels et les parents présents ont pu constater que le représentant du recteur n'avait pas bien mesuré l'urgence de la situation. Il a promis à la délégation de donner une date de rencontre sous les 48 heures au personnel. Mais nous restons mobilisés et continuons à faire valoir notre droit de retrait.

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