L'hymne à la mode : " droite !, droite ! "30/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1800.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'hymne à la mode : " droite !, droite ! "

En 1985, le ministre de l'Éducation de l'époque, Chevènement, donnait consigne de faire apprendre à nouveau la Marseillaise à l'école. Le gouvernement prend le relais en décidant que désormais " l'outrage au drapeau tricolore et à l'hymne national " seront passibles de lourdes sanctions pénales : une amende de 7 500 euros et une peine maximum de six mois de prison ! Depuis les sifflets qui avaient troublé l'exécution de cet hymne national lors de rencontres de football au Stade de France, politiciens de droite, mais aussi de gauche, ne cessent de surenchérir sur le thème du respect de ce " symbole de la France ", ou plutôt d'une certaine France. Car, rappelons-le, ce chant qui fut l'un de ceux qui symbolisèrent la Révolution française devint ensuite l'un des symboles de cette République qui massacra les communards en 1871. Ce fut aussi au son de cette Marseillaise que se menèrent les conquêtes coloniales, et que se concluent rituellement les meetings des politiciens, y compris ceux du sinistre Le Pen.

Mais qu'à cela ne tienne. Le petit doigt à la couture du pantalon, tous les députés présents, de droite comme de gauche, ont voté le point concerné dans une belle unanimité. L'un des fantassins de la gauche reprenait le refrain : " Il s'agissait de faire passer un message fort et aussi de montrer qu'au PS on ne laisse pas ce terrain à la droite ". Un terrain de moins en moins délimité, mais ça n'est pas nouveau.

A droite toute et en avant ! Que ceux qui contestent que l'appel à ce " qu'un sang impur abreuve nos sillons " soit un langage de fraternité universelle se le tiennent pour dit. Toute fausse note sera pénalisée.

Quant au vrai terrain sur lequel se développe toute cette politique, c'est celui de l'ordre moral. On n'en est pas encore à la devise " Travail, famille, patrie ", mais on n'en est pas loin. Chirac, Raffarin et Sarkozy entonnent en choeur le couplet. Et les petits soldats du PS sont au garde-à-vous.

Partager