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- Lutte ouvrière n°1799
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Mines de potasse d'Alsace - Stocamine : Des problèmes de santé et de pollution qui ne sont pas réglés
En ce qui concerne la santé des mineurs qui ont été exposés sans protection aux fumées toxiques les premiers jours de l'incendie, celle probablement des employés de Stocamine ou celle encore des riverains qui avaient manifesté avec les légumes de leurs jardins devenus des déchets, les choses n'avancent guère. La direction des mines et celle de Stocamine, avec la complicité des pouvoirs publics, ne font rien pour faciliter l'enquête sur les circonstances exactes de l'incendie et les matières mises en cause. La direction des mines a refusé par exemple que le CHS-CT de l'entreprise (le comité d'hygiène et de sécurité) puisse faire une enquête. Il a fallu une condamnation en justice à la mi-décembre 2002 pour qu'elle recule. La direction de Stocamine a toujours refusé de révéler la nature des produits incriminés ou leur origine. Quant à la préfecture, elle se contente de faire au public de grandes déclarations rassurantes.
Pourtant une enquête syndicale a révélé en fin d'année que les produits qui brûlent proviendraient de l'incendie d'un site de stockage de produits phytosanitaires de la société Solupack à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire). Ces produits soufrés auraient ensuite été conditionnés par la société Brésillon puis transportés à Stocamine par la société Séché. Ces produits, interdits à l'enfouissage chez Stocamine, ont été conditionnée dans des sacs étiquetés " Amiante ", dont la loi interdit l'ouverture, pour permettre leur enfouissement en toute discrétion.
Une analyse de ces sacs aurait été faite discrètement par la direction des mines, puisqu'un militant syndical a trouvé dans une poubelle de la direction le résultat de ces analyses. Or elle dénote la présence de benzolène, toluène, styrène, phénol, acide butanoïque, méthyle, acide benzoïque, ester, vaniline et phtalate. Certains de ces solvants, carbures ou acides étant inflammables et liés à la fabrication d'explosifs. Stocamine avait pourtant exclu de son cahier des charges officiel une bonne partie de ces produits, inflammables, volatils ou réactifs à l'eau ou au sel. Mais là-dessus aucune réaction officielle et pendant ce temps, au contraire, un professeur d'université désigné comme expert par les autorités assurait que ni les personnels du site, ni les riverains n'avaient à craindre pour leur santé car, selon lui, " l'atmosphère qui sortait du puits était moins polluée que celle de Strasbourg ".